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Jean-Rémi GIRARD

Edito de la revue Quinzaine universitaire n°1484 du 5 janvier 2024

Au nom du SNALC, je vous souhaite à toutes et à tous une bonne année 2024.

A-t-on des raisons d’espérer que cette année permette à notre système éducatif et à ses personnels de faire preuve de davantage d’optimisme ? En partie seulement.

D’un côté, plusieurs annonces tranchent avec la volonté habituelle qu’a notre ministère de saboter les efforts des collègues. Rappeler que nous sommes des professionnels en nous laissant la décision de redoublement ? Cela ne fera aucun mal au système, et ne pourra que faire du bien à notre autorité. Rendre le brevet nécessaire pour un accès direct en classe de seconde, y compris en voie pro ? Quel meilleur moyen d’indiquer qu’un diplôme veut dire quelque chose et qu’il est important de travailler et de s’investir pour l’obtenir ? Pouvoir aider les élèves en difficulté en français et en mathématiques dans des groupes à effectifs réduits ? Loin d’être la ségrégation ou l’apartheid annoncés par certains — ceux mêmes qui sont la cause majeure du marasme dans lequel nous nous trouvons — cela pourra permettre à de nombreux élèves de raccrocher les wagons, et d’arrêter de se sentir perdus et pas à leur place. Car sommes-nous dans une situation nous permettant de leur transmettre des connaissances, actuellement ?

Sur le papier, tout cela est intéressant, même si le SNALC combat dans le même temps une énième dégradation de nos lycées professionnels. Mais cela aura une chance de fonctionner si l’encadrement humain suit. Le ministre a obtenu la fin de la longue saga des suppressions de postes, que nous vivions depuis le début du quinquennat précédent, et qui montrait bien que le collège et les trois voies du lycée étaient tout sauf une priorité pour nos dirigeants. C’est un premier pas. Mais la route est encore longue. Nous sommes aujourd’hui dans la plus grave crise de recrutement de professeurs jamais connue. Les salaires sont toujours en berne, particulièrement pour les collègues dans le second et le troisième tiers de carrière, dont le pouvoir d’achat n’en finit plus de décliner. Les mesures annoncées en français et en mathématiques sont concomitantes à l’impossibilité de recruter l’ensemble des professeurs de lettres et de mathématiques nécessaires. Le SNALC le dit clairement : le ministère doit marcher sur deux jambes, et les questions pédagogiques n’avanceront que si les questions de ressources humaines vont au même rythme.

Or, de ce côté, l’année ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. Aucun rattrapage salarial en vue. Une gestion de l’école inclusive où l’on veut nous imposer un « acte II » alors que l’acte I est un désastre complet, enquête du SNALC auprès des collègues à l’appui. Une médecine de travail qui ne sera bientôt plus en mesure de soigner personne, faute de médecins. Le SNALC fait un constat sans appel : l’Éducation nationale est un très mauvais employeur, alors même que nos missions sont fondamentales à l’entretien et au maintien de notre république.

En 2024, vous pourrez continuer à compter sur le SNALC, un syndicat nationalement représentatif, qui s’appuie sur vos avis et vos retours de terrain, qui n’est pas dans la posture mais bien dans l’analyse et les propositions concrètes, qui sait dire quand quelque chose est bien, et se mobiliser quand quelque chose ne va pas, par exemple sur les CPGE le 15 janvier prochain ou sur la voie pro le 1er février. Un syndicat qui porte réellement la parole des personnels dans les instances et dans les médias, car il n’a aucune autre ambition que celle de vous aider à aller mieux.