Le 8 octobre dernier, une enseignante de 66 ans du lycée professionnel Jacques-Prévert à Combs-la-Ville (Seine et Marne) a été violemment projetée à terre par un élève qui tentait de sortir de sa salle de classe en plein cours. La scène, filmée par un camarade, est devenue virale.
Quelques jours après, l’auteur de cet acte, un élève de terminale âgé de 18 ans, est passé en comparution devant le tribunal judiciaire de Melun qui l’a condamné, notamment, à 5 mois de sursis probatoire pendant deux ans et 140 heures de travaux d’intérêt général.
Le SNALC tient à saluer la façon dont cette agression a été gérée par la hiérarchie, que ce soit par les services du rectorat ou par le chef d’établissement. En effet, la protection fonctionnelle a été rapidement accordée à la collègue agressée et une plainte a été déposée (par la victime mais aussi par le chef d’établissement).
Toutefois, au-delà de ce constat, nous apportons deux bémols :
- Cette gestion rapide et efficace relevée ici est loin d’être systématique dans des affaires analogues que nous suivons (sans parler des témoignages qui nous sont remontés). Chose que nous regrettons vivement.
- Ce premier point en soulève un autre : la prise en charge rapide de la hiérarchie dans ce dossier n’est-elle pas liée à la grande portée médiatique de cette agression et le contexte de l’anniversaire de l’assassinat de Samuel Paty?
Moins d’un an après ce drame, l’émotion est vive. Comment ne pas penser à toute cette violence qui peut s’abattre, n’importe quand, sur l’un d’entre nous ?
Oui, l’agression de Combs-la-Ville est spectaculaire et ne constitue pas, fort heureusement, la majorité des incidents de notre quotidien. Pour autant, elle n’est pas un acte isolé. Il suffit de taper sur un célèbre moteur de recherche « agression enseignant » pour se rendre compte que la vie d’un professeur (et plus largement de tous les personnels) est loin d’être un long fleuve tranquille. Il existe de fortes perturbations. Entre le « Pas de vague » et le « Prof Bashing », nul doute que nous naviguons de plus en plus en eaux troubles. Le SNALC n’abandonnera pas le navire EN pour autant.