Article publié dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1457 du 8 octobre 2021
Le festival du nouveau Grenelle propose, entre autres divertissements, une saga en 4 épisodes intitulée “Esprit d’équipe” qui retraçant hypocritement l’histoire d’enseignants des 1er et 2nd degrés qui, paraît-il, auraient besoin d’accompagnement au point de se voir proposer en guise d’aides stratégiques, des professeurs volontaires pour combiner un temps d’enseignement et un temps de mission d’inspection aux côtés des IEN et des IA-IPR.
Ce feuilleton dystopique bien ficelé reflète cependant de réelles préoccupations : la nécessaire revalorisation des personnels et l’évolution des carrières.
Sauf qu’en guise de réponse, il propose des solutions qui n’en sont pas : permettre aux volontaires d’être plus impliqués dans le pilotage pédagogique, aux côtés des IEN, en vue de s’engager dans des fonctions d’encadrement ; créer des chargés de mission d’inspection dans le 2nd degré dont on n’évoque nullement le statut exact et la rémunération, pour lesquels il reviendrait à chaque académie de définir les missions à exercer dès la prise de fonction ou après une certaine période. En exemples cités : des actes de formation, la conception de ressources pédagogiques – OK ! –, évaluer des pairs dans leurs rendez-vous de carrière – pas OK ! –, faire partie d’évaluateurs externes d’établissements – potentiellement biaisé !
L’action s’arrête sur la sensible réfection des rendez-vous de carrière : le premier pourrait aboutir à une réorientation s’il s’avère que l’enseignant s’était trompé de voie – l’histoire ne dit pas si on l’y contraindrait ou s’il en serait seul juge. Le prof en fin de carrière effectuerait un bilan réflexif sur son parcours lors d’échanges avec des membres de l’institution. L’on ose espérer qu’il y aurait café / croissants ou apéro / petits-fours, voire des Tupperware à ramener, ce pourrait être rigolo. Plus sérieusement, nous avons demandé de changer la fin du film et de prévoir plutôt une occasion de faire rattraper aux volontaires des avis ou des évaluations insuffisants.
Bref, on en a assez vu. Le SNALC dénonce une tentative larvée de diviser pour mieux régner