L’édito du président

Jean-Rémi GIRARD
Edito de la revue Quinzaine universitaire n°1508 du 19 décembre 2025
Gabriel Attal a voulu créer des groupes de niveau en 6e et 5e dans le cadre de son médiatique « choc des savoirs ». Nicole Belloubet a plutôt mis en place des groupes de besoin, sans qu’on sache trop bien ce que cela voulait dire. Élisabeth Borne a douté de leur efficacité, rapport de l’inspection générale à l’appui. Et voilà donc Édouard Geffray qui les rend facultatifs à la rentrée prochaine, lui qui avait travaillé à leur mise en œuvre concrète en tant que directeur général de l’enseignement scolaire. Et c’est ainsi l’horaire volé à la discipline Technologie en 6e disparaît.
Les professeurs (hors agrégation) passaient leur concours à bac+3. Puis on a décidé de le faire passer à bac+4. Puis Jean-Michel Blanquer, contre tout bon sens, a imposé de le faire passer à bac+5. Et voilà que le concours revient à bac+3 cette année.
Le conditionnel était un mode. Puis il est devenu dans les programmes un temps de l’indicatif. Puis il est redevenu un mode vers 2016. Et le voilà de nouveau un temps de l’indicatif dans les tous derniers programmes de français.
Si l’Éducation nationale française devait avoir une devise, le SNALC pense que la plus pertinente serait « Faire et défaire ». Faire et défaire des programmes. Faire et défaire des réformes. Ces derniers temps, on en est même à faire et défaire des ministres. Le premier employeur de France perd son temps et son énergie — et donc notre temps et notre énergie — à tourner en rond. C’est votre inspecteur qui vous explique que ce qu’il vous expliquait il y a cinq ans n’était pas pertinent, et qu’il faut en revenir à ce qu’il vous expliquait il y a dix ans. C’est le projet ou le demi-groupe qu’on ne peut plus financer car il faut financer autre chose, qu’on arrêtera de financer pour ne plus rien financer du tout. C’est le pacte qui disparaît alors qu’il était là pour durer. Et la liste est sans fin…
Le SNALC dénonce cette gestion hallucinante d’une institution indispensable au fonctionnement même de notre République. Une gestion qui épuise les personnels, les dévalorise au regard de la société, les met en fragilité sur ce qui devrait constituer une base solide. Avait-on réellement besoin de changer une nouvelle fois tous les programmes du collège ? Est-il absolument indispensable que le bac de l’année N+1 ait des différences avec le bac de l’année N ? Au bout de combien de réformes de la voie professionnelle finira-t-on par mettre tous les PLP en arrêt maladie ou en recherche de reconversion ?
Vous pouvez compter sur le SNALC, élément de grande stabilité dans un système éducatif sans cesse mouvant, pour défendre sur la durée vos intérêts en matière de rémunération et de conditions de travail. Et aussi pour vous apporter des réponses fiables et juridiquement vérifiées. Car vous n’avez pas à subir les errements politiques : votre professionnalité et votre professionnalisme doivent être rappelés et défendus. Car faire et défaire, ce n’est pas toujours travailler : c’est, au contraire, vous empêcher de faire votre travail.





