Alors que les absences non remplacées s’accumulent, les PE remplaçants en poste sont pour leur part mobilisés dans des contextes difficiles. Ils assurent la continuité pédagogique… dans l’ombre et sans grande reconnaissance. Le SNALC étudie le rapport d’information sur le remplacement des enseignants réalisé par la commission des finances du Sénat.
Être remplaçant : le parcours du combattant
Le professeur des écoles remplaçant, c’est ce super-héros sans cape, appelé à la dernière minute et pas toujours dans un endroit facile d’accès. Zones rurales, éducation prioritaire, confins du département : les postes qui l’attendent sont variés et sont surtout souvent face à des classes difficiles. Car oui, il ne remplace que rarement dans une école calme à côté de son domicile, avec des élèves adorables, un parking et le café chaud qui l’attend. Non. On l’envoie fréquemment dans la classe la plus chargée, où les élèves sont déjà passés par cinq enseignants différents depuis septembre.
Itinérance et inconfort
Le rapport du Sénat s’appuie sur une enquête de la DEPP qui atteste que les PE remplaçants, ces professionnels du système D, ont vu leur santé se détériorer ces derniers temps : dans le premier degré, 68,1 % des enseignants remplaçants ont eu au moins un jour de congé pour maladie, contre 56,8 % des enseignants non-remplaçants. Les conditions d’exercice finissent par avoir un impact sur la santé de collègues, prenant au pied levé des classes que d’autres ont été contraints d’abandonner – leur santé les trahissant – car les conditions y sont insupportables.
Une fonction respectée ?
Une seconde enquête de la DEPP rappelle que les enseignants remplaçants évaluent à 6,5 sur 10 le sentiment d’être respectés par les élèves, contre 7,5 sur 10 pour les professeurs des écoles adjoints.
Devant cette démotivation, le document sénatorial préconise d’accorder aux enseignants titulaires remplaçants du premier degré une bonification du barème utilisé lors des demandes de mutation. Il est vrai que cela ne coûte rien…
Le SNALC, quant à lui, le dit clairement : il est temps de cesser de traiter les remplaçants comme des solutions de fortune. Ils méritent le respect, les moyens et la valorisation qui leur reviennent.
 
								 
											




