48 % des 13 800 élèves allophones nouvellement arrivés (EANA) scolarisés en lycée, le sont en LP, contre 28 % pour l’ensemble des lycéens. 90 % bénéficient d’un enseignement en français langue seconde (FLS), dont 63 % en unité pédagogique pour élèves allophones nouvellement arrivés (UPE2A) et 22 % en classe ordinaire avec soutien FLS (note d’information, n° 25-42, DEPP).
Les temps de scolarisation en UPE2A, varient, en fonction des besoins des élèves mais concrètement c’est l’insuffisance de moyens qui les dicte (Circulaire 2012-141-BO N°37 du 11/10/2012). L’inclusion dans les classes ordinaires constitue la modalité principale de scolarisation.
Nombreux sont donc les PLP qui reçoivent ces vagues successives d’allophones, avec l’impression de vider la mer à la petite cuillère. Ces primo-arrivants, débarquant parfois en cours d’année, perdus et sans un mot de français, se retrouvent au cœur d’un millefeuille d’élèves à besoins particuliers. Les aider à franchir la barrière de la langue pour réussir un stage ou une habilitation électrique est une mission essentielle, mais épuisante pour un PLP sans don d’ubiquité ni formation en langues rares.
Alors on bricole : le téléphone devient traducteur, on imprime des lexiques français/parsi, et le prof d’UP2A devient un allié dans ce jeu d’équilibriste pédagogique. Comment les conduire au CAP ou Bac Pro sans bases, ni temps pour les acquérir ? Faut-il brader les diplômes ? Beaucoup de PLP sont désabusés.
Ceux qui souhaitent enseigner en UPE2A doivent contacter leur CASNAV pour suivre la formation menant à la certification complémentaire FLS, indispensable pour obtenir un poste fixe. Une NBI de 30 points (147,68 €/mois) est prévue, parfois complétée par des indemnités académiques. Mais elle ne compense pas la charge de travail.
Le SNALC déplore que la scolarisation des EANA, ne bénéficie pas des moyens nécessaires. Les conditions de travail des PLP en sont dégradées et la qualité de l’inclusion pitoyable. Il est urgent de reconnaître, soutenir et renforcer ce travail spécialisé, au service d’élèves parmi les plus vulnérables.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1505 du 3 octobre 2025.