
Maxime Reppert, vice-président du SNALC, est l’invité de BFMTV le 24 septembre 2025.
BFMTV – Estelle Denis
Notre invité pour ce débat, c’est Maxime Reppert, vice-président du SNALC, le Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur. Bonjour, Maxime.
SNALC – Maxime Reppert
Bonjour Estelle, bonjour à tous.
BFMTV – Estelle Denis
Et je suis désolée, parce qu’à chaque fois que vous intervenez dans Estelle Midi, c’est quand il y a des drames, et c’est malheureux de ne parler de l’Éducation nationale que pour ça, Maxime. Mais c’est vrai que là, on a envie de dire : encore un drame, et c’est terrifiant, parce que, voilà, on avait parlé également de cette pionne — je crois, surveillante — qui avait été tuée aux abords de son établissement scolaire il y a quelques mois. Là, c’est une professeure de musique qui est poignardée au visage par un élève de 14 ans. Que peut-on faire ? Est-ce qu’a minima les portiques de sécurité serviraient à quelque chose ?
SNALC – Maxime Reppert
Strictement à rien. Ce ne sera pas suffisant. On voit, dans les faits, d’ailleurs, que les fouilles ou les portiques de sécurité présentent très vite des limites, parce que ça n’empêche pas le comportement violent des jeunes. Et je rappelle d’ailleurs que, lorsque cette surveillante a été tuée, c’était justement au moment d’une fouille organisée par les forces de l’ordre. Il faut quand même le rappeler.
Qu’est-ce qui se passe ? On entend toujours la même musique. Et ce qui s’est passé aujourd’hui, je peux vous dire que, dans quelques jours, quelques semaines, il y aura à nouveau des drames similaires, de la même façon qu’il y aura à nouveau des morts dans les écoles. Pourquoi ? Parce qu’on ne fait pas face au problème. C’est-à-dire que les portiques de sécurité, comme les fouilles aléatoires, ne permettront pas de stopper la violence. Ça n’empêchera pas un jeune de donner des coups de poing à un enseignant. Ça n’empêchera pas un jeune d’aller étrangler un autre dans la cour de récréation. Ça n’empêchera pas un jeune de prendre une lame en céramique pour contourner, justement, par exemple, ces fameux portiques.
BFMTV – Estelle Denis
Ça veut dire qu’il y a une grosse préméditation quand même, Maxime Reppert. Parce que tout le monde n’a pas des couteaux en céramique dans sa cuisine.
SNALC – Maxime Reppert
En attendant, n’importe qui peut venir avec une arme. Et pas forcément une arme blanche, mais n’importe qui peut mettre dans son sac — puisqu’on n’a pas le droit de fouiller les sacs, je le rappelle — n’importe qui peut venir avec une arme dans un établissement scolaire, ou alors faire usage de ses poings. Et qu’est-ce qui se passe ? On a, à chaque fois, une ministre qui s’indigne. On n’a même plus une ministre de l’Éducation nationale actuellement.
BFMTV – Estelle Denis
Il n’y a plus de ministre du tout et de rien.
SNALC – Maxime Reppert
On a une ministre de l’indignation, tout simplement. C’est-à-dire quelqu’un qui passe son temps à dire : « Oui, ce n’est pas normal, ceci et cela. » Et on se rend compte qu’en fait, non seulement elle ne nous écoute pas quand on l’interpelle sur la question de la santé mentale, quand on l’interpelle, justement, sur la mise en place de davantage de moyens, d’avoir davantage de profs, davantage de personnel encadrant, de responsabiliser les élèves et les parents. Et nous ne sommes pas entendus dans ces exigences-là. Nous ne sommes pas entendus quand on demande davantage de fermeté, qu’on arrête avec l’excuse des minorités, qu’on arrête avec le laxisme. Je rappelle quand même — et je crois d’ailleurs que ça avait été dit sur votre antenne également — il y a quelques semaines, on a un élève qui a été réintégré dans son établissement après avoir été renvoyé, suite à un conseil de discipline, pour avoir menacé de mort sa prof d’anglais.
BFMTV – Estelle Denis
Non, mais c’est scandaleux, Maxime Reppert, évidemment.
SNALC – Maxime Reppert
Donc, à un moment donné… Et le pire de tout ça, c’est que, lorsque vous avez des jeunes qui sont, entre guillemets, fichés S, ou alors qui sont tout simplement identifiés avec des troubles psychiatriques importants, les enseignants ne sont pas toujours mis au courant de la situation. C’est loin d’être systématiquement le cas, d’une part. Et, d’autre part, est-ce raisonnable de ne pas mettre en place des structures ou des aides obligatoires pour ces jeunes, plutôt que de les laisser, je veux dire, avec les autres, parce que, potentiellement, il y a un danger.
BFMTV – Estelle Denis
Vous avez raison, et merci beaucoup d’être intervenu sur l’antenne d’Estelle Midi, Maxime Reppert.
