La rémunération n’obéit pas aux mêmes règles pour les assistants d’éducation en CDD et pour ceux en CDI. Il en est de même pour l’avancement. Face à de nombreuses sollicitations sur cette thématique, le SNALC vous propose une mise au point.
Assistants d’éducation en CDD
Rémunérés à l’indice majoré 366, indice majoré plancher de la fonction publique depuis le 1er janvier 2024, tous les assistants d’éducation (quels que soient leur niveau de diplôme, leur expérience professionnelle dans le public comme dans le privé…) perçoivent depuis le 1er novembre 2024 une indemnité différentielle SMIC, instituée par le décret 91-769 du 2 août 1991. En effet, les agents publics peuvent bénéficier d’une indemnité différentielle non soumise à retenue pour pension lorsque leur rémunération mensuelle est inférieure au montant du salaire minimum de croissance. Ce dernier est de 1801,80 € depuis le 1er novembre 2024. Le traitement brut des assistants d’éducation en CDD à temps complet est donc de 1801,80 € [(366 X 4,92278) + 0,06 = 1801,80].
Ce traitement augmente dès lors que le SMIC augmente. Soit l’augmentation du SMIC se traduit par une hausse de l’indice majoré plancher de la fonction publique, soit par une indemnité différentielle SMIC pour atteindre au moins le salaire minimum de croissance.
Pendant les six années sous CDD, la rémunération des assistants d’éducation ne fait pas l’objet d’un réexamen au moins tous les trois ans au vu des résultats de l’entretien professionnel et de la manière de servir.
Assistants d’éducation en CDI
Depuis le 1er janvier 2024, les assistants d’éducation en CDI sont rémunérés à l’indice majoré 375.
Le traitement brut des assistants d’éducation en CDI à temps complet est donc de 1846,04 € (375 X 4,92278 = 1846,04).
Ainsi, pour un temps complet, le traitement brut d’un AED en CDI n’est supérieur que de 44,24 € (1846,04 – 1801,80) à celui d’une AED en CDD. Pour le SNALC, cette différence est beaucoup trop faible ! D’autant plus que l’écart tend à se réduire au fil du temps lorsque le SMIC augmente si l’indice majoré des AED CDIsésn’est pas revu à la hausse…
L’article 7 du décret 2003-484 du 6 juin 2003 dispose : « La rémunération des assistants d’éducation bénéficiant d’un contrat à durée indéterminée fait l’objet d’un réexamen au moins tous les trois ans au vu des résultats de l’entretien professionnel prévu à l’article 1er quater et de la manière de servir. »
Depuis le 1er septembre 2022, et conformément à l’article 1 quater du décret 2003-484 du 6 juin 2003, l’assistant d’éducation bénéficie au moins tous les trois ans d’un entretien professionnel conduit par le chef d’établissement dans lequel il exerce entièrement ou majoritairement ses fonctions ou par le conseiller principal d’éducation par délégation. Lorsque l’assistant d’éducation exerce entièrement ou majoritairement ses fonctions dans une école, son évaluation est réalisée par le directeur d’école concerné par délégation de l’inspecteur de circonscription.
L’arrêté du ministre chargé de l’Éducation nationale fixant les modalités d’organisation de l’entretien professionnel et les critères à partir desquels la valeur professionnelle des assistants d’éducation est appréciée au terme de cet entretien ainsi que le contenu du compte rendu a été publié au journal officiel du 1er février 2025.
Si cet arrêté permet désormais d’évaluer les assistants d’éducation de manière harmonisée sur tout le territoire, les modalités de réexamen de leur rémunération sont définies par les services académiques. Le SNALC s’interroge sur la mise en application de cet arrêté sur le terrain et sur la relation qui sera établie entre les résultats de l’entretien professionnel et la revalorisation des AED.
En effet, il pourrait être tentant dans un contexte budgétaire très contraint de minimiser ou de sous-estimer la valeur professionnelle de l’assistant d’éducation pour éviter d’augmenter sa rémunération… On peut également redouter une revalorisation très faible – trop faible – malgré une valeur professionnelle jugée excellente.
Comme pour les autres contractuels, le SNALC rejette un cadre académique pour l’avancement des assistants d’éducation car c’est la porte ouverte à des disparités très importantes entre les rémunérations des assistants d’éducation d’une académie à l’autre !
Enfin, nous savons qu’à la date d’aujourd’hui, la plupart des rectorats n’ont pas encore défini les modalités de la réévaluation des assistants d’éducation, alors que les premiers CDI datent du 1er septembre 2022. Si nous ne connaissons pas encore l’importance de leur revalorisation au 1er septembre 2025, nous savons d’ores et déjà qu’elle sera effective sur la paye rétroactivement !
Pour le SNALC, il y a donc urgence à revoir à la hausse les indices de rémunération des assistantsd’éducation en CDD et en CDI, à élaborer une grille indiciaire nationale pour ces personnels, et ce dès le premier recrutement en CDD, ainsi qu’à instaurer des modalités d’avancement définies par le ministère et qui s’imposeraient à toutes les académies !
Enfin, au traitement brut des assistants d’éducation en CDD ou en CDI peuvent s’ajouter le paiement d’heures supplémentaires et de diverses indemnités. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter le guide AED du SNALC, version 2025 : https://snalc.fr/guide-aed/