
Même si l’épisode de canicule est passé et que la cloche des vacances a sonné, le SNALC s’est ému sur son site des conditions de travail catastrophiques des professeurs face à la canicule de ces derniers jours, s’appuyant sur une alerte faite dans un collège mulhousien.
Jean-Pierre GAVRILOVIC, Président SNALC Strasbourg intervient dans L’ALSACE le 4 juillet 2025 .
« Salles de classe ou étouffoirs ? Un appel urgent à l’action ». Le texte pourrait passer presque inaperçu, le temps étant aux vacances depuis ce vendredi 4 juillet. Dans ce dernier, Jean-Pierre Gavrilovic, le président du Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur de l’académie de Strasbourg, tire la sonnette d’alarme face à ce qu’il dénonce comme une inaction des pouvoirs publics. Il s’appuie sur les remontées du personnel d’un collège mulhousien qui a subi de plein fouet la canicule.
Le Snalc a récemment alerté le recteur de l’académie de Strasbourg sur cette situation intenable et les conditions de travail catastrophiques des enseignants ». Et de poursuivre : « Les locaux, dépourvus de dispositifs de régulation thermique, atteignent jusqu’à 33°C. Les salles, vitrées et exposées au soleil sans protection, deviennent de véritables étuves. En effet, les architectes conçoivent des bâtiments comportant d’immenses baies vitrées, qui apportent certes de la lumière en hiver, mais se révèlent totalement inadaptées au réchauffement climatique, lors des épisodes de chaleur intense, auxquels nous sommes désormais confrontés. »
Et de s’agacer en estimant que « l’institution se contente de rappeler les mesures de prévention habituelles, tel qu’on le ferait pour les gestes barrières en période de Covid, qui s’avèrent hélas nettement insuffisantes. Force est de constater que le problème n’est pas pris au sérieux par les pouvoirs publics. L’infirmerie ne désemplit pas : personnels et élèves souffrent de symptômes liés au coup de chaleur, et l’atmosphère est invivable aux heures les plus chaudes. »
Et le syndicat, qui se veut apolitique, d’exiger des « mesures concrètes et immédiates comme la création d’une salle de refuge climatisée, l’adaptation des horaires de travail, mise à disposition d’eau fraîche, installation de stores et d’un préau pour créer des zones ombragées, et élaboration d’un plan de prévention. Le risque pour la santé est réel, et l’inertie des pouvoirs publics est inacceptable ».
Des consignes adressées dès le 23 juin par le rectorat
Le Snalc avait déjà interpellé le rectorat le vendredi 27 juin quant aux mesures mises en œuvre face à cet épisode de fortes chaleurs. Le lendemain, le rectorat lui répondait que « des consignes spécifiques ont été adressées dès le 23 juin à l’ensemble des chefs de service de l’académie », notamment aux chefs d’établissement.
Et de citer, parmi les mesures préconisées, « une augmentation, autant qu’il est nécessaire, de l’eau potable fraîche mise à disposition des personnels », « une adaptation de l’organisation du travail, et notamment des horaires de travail avec la mise en place d’horaires décalés, afin de limiter la durée et l’intensité de l’exposition et de prévoir des périodes de repos » et « une information des personnels sur la conduite à tenir en cas de forte chaleur ». Il était également demandé aux chefs de service de porter une attention particulière « aux personnes fragiles » ainsi qu’à « tout signe de coup de chaleur ».
L’ensemble de ces mesures, réitérées à chaque épisode de chaleur intense, doit permettre « d’assurer la sécurité et de protéger la santé des personnels contre les risques liés aux épisodes de forte chaleur ou de chaleur intense, tout en garantissant la continuité du service public de l’Éducation nationale ».
