L’édito du président
Jean-Rémi GIRARD
Edito de la revue Quinzaine universitaire n°1503 – école du 11 juillet 2025
Anticiper. Un verbe peu connu dans notre pays, visiblement, puisque l’État semble découvrir l’existence d’épisodes caniculaires alors que les personnels sont déjà en train de les vivre. Heureusement, les réponses sont à la hauteur : un e-mail de conseils dont la moitié ne sont pas applicables, et un numéro vert.
Que fait-on pour anticiper les épisodes caniculaires ? Pour adapter les conditions de travail des personnels ? Rien. Ces épisodes vont pourtant se multiplier et s’intensifier, et l’État a des responsabilités qu’il s’est lui-même fixées par décret.
Le SNALC, qui alerte depuis longtemps sur la question, revendique donc un plan avec des réponses à court et moyen termes. À court terme, organiser en amont le dialogue rectorat/préfet/collectivités pour fabriquer un vrai plan canicule, avec identifications de locaux pouvant nous accueillir dans des conditions normales, ou, à défaut, les modalités de fermeture et d’accueil des élèves. À court terme également, créer ces fameuses salles fraîches dans toutes les écoles. Et oui, cela passe par de la climatisation. Rappelons que personne n’est choqué à l’idée de chauffer quand il fait trop froid : il va falloir s’habituer à l’idée qu’il faut trouver des moyens efficaces pour rafraîchir quand il fait trop chaud. Le ministère est d’ailleurs capable de climatiser la salle où il réunit les instances. À court terme toujours, réaliser et faire réaliser les diagnostics énergétiques de l’ensemble des locaux : seuls 7 % actuellement disposent d’un DPE. Cela permettra de remplacer ou d’installer les équipements nécessaires.
À moyen terme, lancer un grand plan de rénovation, voire dans certains cas de reconstruction. Il ne s’agit pas ici de dépenses, mais bien d’investissements. Placer les personnels et les élèves dans des situations où il est impossible d’enseigner et d’apprendre, ce n’est pas une bonne politique.
Au-delà de cette question climatique, le SNALC rappelle que notre institution est toujours en crise, que les chiffres de recrutements ne sont toujours pas bons, que l’école inclusive se fait toujours au rabais, et qu’au niveau des rémunérations, 2025 est une année blanche pour les professeurs des écoles. Là aussi, souvenons-nous que l’École n’est pas une dépense, mais un investissement.
Le SNALC ne l’oublie jamais, et c’est pour cela que nous avons, nous, anticipé. En parlant des rémunérations alors que personne n’en parlait. En développant le secteur des conditions de travail pour nos adhérents. En nous munissant d’une cellule juridique efficace et en créant un partenariat avec un cabinet d’avocats. En signalant, dès le milieu des années 2010, que la politique de l’école inclusive, mal menée et malmenant personnels comme élèves, allait créer beaucoup de souffrance. En prévoyant que la loi Rilhac n’allait conduire qu’à un alourdissement de la charge de travail des directions d’école. Chaque fois, nous avons eu raison. Car nous faisons les bonnes analyses et proposons des solutions très valables. En choisissant le SNALC, vous faites le choix d’un syndicat non seulement humaniste, mais aussi efficace pour vous accompagner dans toutes les étapes de votre carrière. Un syndicat qui sait qu’un professeur des écoles n’est pas une dépense, mais un investissement.