Avec 40°C à l’extérieur et 36°C dans les salles de correction, les conditions s’annonçaient déjà éprouvantes. On aurait pu s’attendre à un minimum d’attention : une distribution d’eau, des ventilateurs ou à défaut quelques mots d’encouragement avant d’entamer le marathon de correction.
Plus de 30 rédactions, 30 questionnaires de lecture et 30 dictées en compagnie de Simone de Beauvoir et de sa découverte de Marseille (Simone au vélodrome, Simone à la plage, Simone au concert de Jul) attendaient en effet les collègues de français déjà accablés par la chaleur. Or, en lieu et place d’un accueil décent, on leur servit un festival de mesures vexatoires et infantilisantes. Première épreuve : patienter une heure avant de recevoir les copies sous prétexte de réattribuer celles des collègues absents. Pourquoi ne pas permettre aux présents de commencer ? Mystère !
Puis, une nouvelle consigne tomba : corriger les copies candidat par candidat et non pas question par question, méthode privilégiée par de nombreux collègues pour son efficacité.
L’IPR de passage martela le message en faisant allusion à une mystérieuse instruction du BO en ce sens. Objectif de la démarche : permettre de faire la moyenne des 15 premiers candidats et bien s’assurer qu’elle dépasse 52/100. Gare aux correcteurs ayant hérité d’un lot faible ! Il leur faudrait partir à la chasse aux points avant de pouvoir entrer leurs notes sur le serveur…

D’arguties en arguties, la température montait et ce n’est qu’en fin de journée que, harassés, la plupart des collègues ont pu quitter ce Tartare.
De telles instructions inutilement tatillonnes sont remontées d’autres centres de correction. Ici, pauses imposées à heures fixes avec fermeture des salles, là ouvertures des serveurs de saisie des notes à partir de 15 heures ou plus pour empêcher les plus rapides de quitter les lieux ; ailleurs encore interdiction de partir tant que toute la salle n’a pas fini de corriger…
Ce management fondé sur la défiance n’améliore en rien le service rendu, mais démoralise les professeurs désormais considérés comme des tâcherons à surveiller. Trop rapides ? On les retient. Trop lents ? On impose un verrou collectif qui crée une ambiance délétère.
Le message est clair et le mépris institutionnel de plus en plus décomplexé. Qui peut encore croire que les professeurs sont des cadres de catégorie A ?