Le SNALC veut alerter La Maison des Examens de Paris-Créteil-Versailles sur l’épuisement des personnels.
Il note les efforts faits pour que la résidence administrative soit davantage prise en compte : les collègues convoqués dans des établissements très éloignés sont bien moins nombreux.
Il note le travail considérable des inspecteurs et des proviseurs pour encadrer les jurys, les accompagner, les accueillir avec efficacité sur les lieux d’examens.
Il note la prise en compte humaine de certains collègues ne pouvant faire face à cette charge.
Cependant il déplore :
Que les mêmes collègues soient toujours convoqués d’une année sur l’autre, nourrissant le sentiment qu’une fois enregistrés dans le système ils sont condamnés à perpète ! C’est-à-dire à 20 ans ou plus de convocations consécutives !!!
Que l’administration n’oublie jamais de convoquer ces professeurs galériens mais oublie souvent de les rémunérer. Ils se voient donc en plus obligés de batailler pour récupérer les sommes dérisoires non versées…
Que l’état de très grande fatigue des professeurs n’est pas réellement pris en compte. Pour de nombreuses matières, ces convocations représentent un véritable marathon de 10 semaines ! En effet ces trois semaines de travail harassantes viennent s’ajouter aux sept semaines déjà effectuées depuis le 28 avril ! (date de la rentrée des vacances de Pâques).
Que semblant ignorer cette fatigue, la Maison des Examens continue chaque année à sur-convoquer certains enseignants. Ils ne leur restent que l’humour noir pour qualifier cette situation désespérante de « Grand Chelem » !
Voici l’exemple d’une enseignante en SVT :
Convocation pour la réunion d’entente des écrits.
Convocation pour la correction des écrits de la spécialité SVT : copies reçues le vendredi à 9 heures. Grand Oral qui débute le mardi matin suivant !
Convocation pour la réunion d’entente du Grand Oral.
Convocation pour le Grand Oral.
Convocation pour le Brevet.
Convocation à la journée de délibération des écrits.
Convocation pour les oraux de rattrapage : 7 et 9 juillet.
Que les enseignants de Lettres montrent des signes croissants d’épuisement et de colère :
D’être souvent convoqués pour l’écrit (16 – 25 juin) et pour l’oral (26 juin- 4 juillet).
D’être rémunérés sans aucune considération au regard de la charge physique et mentale que représentent ces évaluations.
À titre d’exemple : être rémunéré 156,89 euros net, pour avoir fait passer 6 jours entiers d’oraux de 9h à 17h est indécent !!! Nos collègues avec de jeunes enfants ne remboursent même pas leurs frais de garde ! Faire passer les oraux leur coûte de l’argent !!!!
De ne pas prendre en compte le fait que les oraux des E.A.F, si mal rémunérés, demandent un surcroit de travail très important, d’au moins deux jours pour :
→ Prendre connaissance des récapitulatifs (textes et œuvre cursive) de leurs candidats,
→ Choisir un texte et élaborer une question de grammaire pour chaque candidat,
→ Situer des œuvres d’une diversité incontrôlable pour la seconde partie de l’épreuve : œuvres non classiques, parfois non littéraires, qu’il faut pourtant tenter d’évaluer en connaissance de cause !
Que les six jours d’interrogation sont également un parcours du combattant :
→ 11 candidats à faire passer par jour sur six jours, dont quatre consécutifs.
→ Des bordereaux d’interrogation procéduriers, de plus en plus stressants à remplir, comme pour les copies d’écrit, dans l’idée qu’ils vont être lus par les candidats et leur famille dans un esprit contestataire.
→ Pour tenter de limiter des recours toujours plus nombreux, on demande maintenant de faire signer le bordereau une deuxième fois par le candidat qui n’a pas employé les dix minutes réglementaires de l’explication linéaire !
→ Le tout par une température qui dépasse maintenant le plus souvent les 30 degrés…
Que les enseignants du privé très souvent en poste en lycée et en collège ne soient jamais identifiés par le Siec. Convoqués, ils poursuivent pourtant leurs cours en collège jusqu’au 25 juin en général, ce qui se cumulent avec leur charge de correction.
Le SNALC appelle donc à la recherche de solutions :
Informer tous les enseignants qu’ils peuvent se porter volontaires sur le site de la Maison des Examens.
Modifier la rémunération des missions liées aux examens : si celle-ci était revalorisée, le volontariat augmenterait.
Convoquer à un seul groupe d’épreuves et non à plusieurs. Certaines académies ont déjà adopté ce système pour le français : les enseignants y sont convoqués soit pour l’écrit soit pour l’oral.
Généraliser ces convocations pour en réduire la durée : si tous étaient convoqués, ces convocations seraient bien mieux acceptées et ces missions seraient beaucoup plus courtes.
Rendre ces convocations plus transparentes : quel est le système actuel de gestion ? Comment fait-il ses choix ? Une équité est-elle respectée entre les convocations des enseignants du public et du privé ?
Si une généralisation des convocations n’est pas possible, un système de jachère serait une bonne idée : un enseignant saurait par exemple qu’il est convoqué tous les cinq ans. Il saurait dès le début de sa carrière quelle année. Il pourrait ainsi s’organiser pour faire face à ce très lourd surcroît de travail. Il pourrait échanger cette année avec un autre collègue en cas d’empêchement familial.
Seul le Siec peut organiser cette vision à long terme. Elle instaurerait un climat d’équité qui aiderait à vivre ces convocations comme une contribution admirable et essentielle à l’évaluation des collégiens et des lycéens.