Le 6 mars, le SNALC assistait au colloque Vivre dans un monde d’images : quels usages, risques et éducations pour la jeunesse ?, organisé par France Universités en collaboration avec le CLEMI et la GMF, et animé par des chercheurs, psychologues, journalistes et acteurs de l’EMI.
À l’époque du numérique, les images, omniprésentes sur les réseaux sociaux, influencent profondément la façon dont les jeunes perçoivent le monde et construisent leur identité. Ceci pose un défi majeur : comment les aider à développer un esprit critique pour naviguer dans un environnement d’images souvent manipulées, décontextualisées ou créées par des algorithmes ?
Pour le SNALC, l’EMI doit être enseignée de l’école à l’université afin d’aider les jeunes à distinguer le vrai du faux. Les algorithmes des réseaux sociaux, favorisant des contenus sensationnalistes, contribuent à une “pollution informationnelle” où la frontière entre réalité et manipulation devient floue. La nécessité d’offrir une éducation renforcée aux enjeux du numérique permettrait de développer les compétences nécessaires pour analyser les images et leurs messages sous-jacents, et mieux comprendre les écueils des technologies actuelles.
En outre, le développement de l’IA générative, capable de produire des images extrêmement réalistes, suscite des inquiétudes quant à la désinformation et à la manipulation. Le SNALC met en garde contre les dangers de cette technologie, qui brouille davantage la distinction entre réalité et fiction. Les jeunes doivent être formés pour détecter ces manipulations et comprendre les impacts de ces nouvelles formes de production d’images.
Enfin, le phénomène de sexualisation des jeunes, notamment des filles, sur les réseaux sociaux impacte leur santé mentale. L’objectification et le cyberharcèlement, exacerbés par la diffusion d’images, nuisent à leur bien-être. La prévention du cyberharcèlement passe également par l’éducation aux risques liés à la diffusion d’images manipulées, utilisées pour humilier ou attaquer.
Par ailleurs, il est essentiel d’inculquer aux jeunes l’importance de la protection de leur vie privée et de la cybersécurité. Dans un monde où la technologie et l’IA évoluent rapidement, repenser les outils numériques dès leur conception devient nécessaire. Une approche « technoféministe », qui prône une technologie inclusive et sécurisée, fut ainsi suggérée, pour prévenir les dérives et garantir une utilisation responsable des technologies.
Pour relever ces défis, le SNALC soutient les démarches collaboratives entre éducateurs et médias. Il est impératif de construire des stratégies de prévention contre la diffusion d’images manipulées, et ainsi aider les jeunes à naviguer de manière éclairée dans un monde numérique complexe pour éviter la dérive de la perte de repères, de connaissances fiables et d’estime de soi.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1500 du 11 avril 2025