Mercredi 5 mars 2025, les députés ont débattu avec la ministre de l’Éducation nationale du bilan de la loi Victory du 16 décembre 2022, dont l’objectif était de lutter contre la précarité des AESH et des assistants d’éducation.
Le SNALC, représenté par son président national Jean-Rémi Girard et auditionné en amont du bilan législatif, ne peut que partager la conclusion du rapport d’évaluation de cette loi : si des améliorations ont été permises en facilitant l’accès au CDI pour les AESH (après 3 ans de CDD) et les AED (possibilité de CDIsation après 6 ans de CDD), force est de constater que le chemin restant à parcourir pour en finir avec la précarité de ces personnels est encore très long !
Certes, le pourcentage d’agents en CDI est désormais de 14 % parmi les AED et de 63 % parmi les AESH, mais aucune mesure n’a permis de régler les problèmes des temps incomplets et donc des salaires souvent en dessous du seuil de pauvreté, du manque de formation, de la dégradation des conditions de travail, de l’absence de statut et de perspectives de carrière de ces personnels.
Face aux critiques, parfois très vives, et aux questions des députés sur l’action gouvernementale menée en faveur de ces agents, notamment des AESH, la réponse du gouvernement réside dans la réorganisation du mode de fonctionnement des notifications émises par les MDPH qui arrivent “au fil de l’eau” tout au long de l’année. Or, il faudrait pouvoir anticiper les besoins d’accompagnement pour prévoir les recrutements d’AESH et améliorer leur formation, tout en travaillant avec le médico-social. Vous l’aurez compris, Élisabeth Borne nous « vend » les Pôles d’Appui à la Scolarité (PAS) pour sortir les AESH de la précarité !
Quant aux AED, leur cadre de gestion va être modifié. Ceci dit, le SNALC met en garde : une circulaire « Cadre de gestion » n’a pas vocation à générer une sortie de la précarité…
Pour Élisabeth Borne, “l’inclusion n’est pas un slogan, c’est un engagement“. Le SNALC souhaiterait que la sortie de la précarité pour les AED et les AESH passe aussi du slogan à un engagement politique fort avec des mesures à la hauteur des difficultés de nos collègues !
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1500 du 11 avril 2025