Lorsque la DGESCO a souhaité présenter au SNALC, en avant-première, les suites potentielles du « choc des savoirs », dont les « parcours renforcés en seconde », nous ne nous attendions à rien de folichon. Nous n’avons pas été déçus !
Comme souvent, l’idée de départ (le pitch, comme on dit) avait de quoi éveiller l’intérêt : mettre en place un dispositif pour aider les élèves qui entrent en seconde avec des lacunes risquant de les empêcher de tirer profit du lycée, que ce soit en voie générale, technologique ou professionnelle. Voilà qui était prometteur ! Les choses se sont ensuite malheureusement gâtées.
Dès la bande-annonce, il est apparu que tout cela se ferait sans moyens supplémentaires. Et au fil des scènes, l’intrigue a levé le voile sur un retour de l’accompagnement personnalisé. Eh oui ! De l’AP ! Au lycée professionnel, les moyens sont prévus (sans doute via le pacte). Mais en LGT, où trouver ces deux heures par semaine sinon sur la providentielle marge ?
Et pour optimiser les moyens, on pourrait – sympathique rebondissement – mettre en place des barrettes pour regrouper des élèves de classes différentes… à moins qu’ils ne soient trop nombreux et restent tous dans la même classe – « rester groupir » comme le dit la comédie…
Enfin, pour sélectionner les élèves entrant dans cet AP, on s’appuierait, évidemment, sur le DNB.
Le SNALC a alors joué son rôle de critique. Nous avons commencé par souligner que tenir compte de l’avis du conseil de classe de troisième était un bien meilleur scénario. Ensuite, nous avons dénoncé l’entourloupe usée jusqu’à la corde de la marge horaire. Un artifice qui doit déjà permettre de développer les désormais grands classiques comme les dédoublements, les enseignements optionnels, les heures magiques dédiées à l’orientation… Quant aux barrettes, c’est du déjà-vu au collège, et le résultat est mauvais, très mauvais.
Pour le SNALC, si le dispositif sort en l’état, le navet est assuré. Et comme dans beaucoup d’adaptations ratées, le risque est grand – on le voit avec cette histoire de marge établissement faussement extensible – qu’on ne se donne même pas les moyens de respecter les textes.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1499 du 14 mars 2025