NOUS SOMMES PLUS QUE
DES RESSOURCES
©iStock – Filadendron
Article publié le 19 février 2021 dans la Quinzaine universitaire n°1450
Par Luc PAVAN, référent bien-être pour le SNALC de l’académie de Reims
Dans cette vision, les collègues sont relégués au rang de ressources, certes humaines mais ressources tout de même. Or, le SNALC de par sa dimension humaniste rappelle que pour lui, l’humain restera toujours au centre du système.
Et si, comme le souligne Vincent de Gaulejac(1), aujourd’hui nos “managers” sont « formatés pour appliquer une nouvelle forme de gouvernance et diffuser l’idéologie et le langage qui l’accompagne », les méthodes qu’ils utilisent, bien qu’encensées par les cadres de sociétés privées et publiques, sont en rupture avec les valeurs du service public.
Cette volonté de s’éloigner de l’intérêt général, des missions qui ont conduit chacun à s’engager dans la grande maison Éducation nationale entraîne de fait une perte de sens et de repères pour les collègues de tout âge. Qui parmi vous a rêvé de faire carrière pour promouvoir l’efficience, l’adaptation aux commandes ?
N’est-ce pas étrange, parfois, de reprocher aux collègues de ne pas assurer leurs fonctions alors qu’ils se sentent entravés par le contexte professionnel ?
Le SNALC déplore donc que les personnels soient soumis par le biais d’éléments de langage mûrement réfléchis à une quantité croissante d’injonctions paradoxales générant souffrance, épuisement, burn-out et pire encore. Nous souhaitons rappeler que l’être humain n’est pas une ressource et encore moins inépuisable et nous enjoignons nos cadres à redonner à chacun le respect qui lui est dû.
Si tel n’était pas le cas, n’hésitez pas à contacter le SNALC pour vous faire accompagner ou à utiliser les outils mis à votre disposition comme le Memorandum sur la souffrance des professeurs et personnels non enseignants de l’Éducation nationale de Maxime Reppert ou le dispositif mobi-SNALC.
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(1) Vincent de Gaulejac est l’ancien directeur du laboratoire du changement social de l’université Paris Diderot et le président du réseau international de sociologie clinique