FONCTIONS DANS L’ÉCOLE
Délégation de compétences et autonomie des 108h
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LE PREMIER DEGRÉ 34 – décembre 2020
Par Véronique Mouhot, SNALC Premier degré
premierdegre@snalc.fr
Le flou de la circulaire du 25 août 2020 autour d’un transfert de compétences des IEN sur les directeurs d’école, et autour de l’autonomie qui serait accordée à ces derniers dans la gestion des 108h ont amené le SNALC à s’interroger sur les dérives possibles de ces annonces. A la mi-décembre, la seule « autonomie » accordée repose sur la non obligation pour le directeur de faire remonter le document présentant la ventilation des 108h à l’IEN. Le SNALC réclame donc toujours des éclaircissements sur cette autonomie des 108h et a commencé à poser des garde-fous autour de cette éventuelle délégation de compétences des IEN.
Délégation de compétences des IEN
Inscrites à l’agenda social, les réunions ministérielles relatives à la direction d’école et celles relatives à l’inspection sont étroitement corrélées. La délégation de compétences crée une inquiétude légitime parmi les directeurs, au regard de l’accumulation actuelle de leurs missions. C’est pourquoi lors des réunions inspection, le SNALC, qui entend parfaitement la surcharge de travail des IEN et comprend et défend leur volonté de recentrer leurs missions, n’en demeure pas moins vigilant. Le SNALC ne peut accepter que certaines missions des IEN se transforment en nouvelles compétences/responsabilités pour les directeurs d’école.
Concernant un certain nombre de compétences décisionnelles et fonctionnelles relatives à son école, le directeur doit pouvoir jouir d’une totale autonomie et se passer de l’avis de l’IEN. Le directeur est pleinement légitime, par exemple, pour décider en équipe de la répartition des élèves, des éventuels maintiens ou passages anticipés, du projet d’école ou encore des aménagements d’assiduité en petite section de maternelle. Pour le SNALC, l’IEN doit rester le garant du bon fonctionnement et le protecteur de l’école publique et de ses valeurs. Il doit veiller à la protection des adjoints et des directeurs en cas de problèmes et intervenir lorsqu’il y a dysfonctionnement ou conflit, même interne.
Aussi, le SNALC pense qu’une réécriture du référentiel métier est indispensable : il doit définir précisément ce qui relève du directeur et ce qui n’en relève pas en termes de missions et responsabilités. Il conviendrait de recourir au même travail concernant l’inspecteur afin de définir également ses missions et ses limites. Cela éviterait une charte de confiance entre IEN et directeurs, qui ne servirait à RIEN. On ne gère pas des personnels avec une charte.
L’autonomie des 108 heures
L’autonomie des 108h a toujours été une demande du SNALC mais devant les orientations que prennent les discussions au ministère, deux questions subsistent : que va réellement gérer le directeur d’école et quelles seront les dérives que cette autonomie pourrait entraîner ?
Dans le même temps que l’on parle d’autonomie des directeurs et des équipes sur les 108h, on inscrit d’office des collègues dans les plans de formations Maths et Français qui peuvent atteindre parfois 27h, dépassant ainsi largement les 18 heures allouées. Le SNALC se demande où est l’autonomie… Si le directeur doit « gérer » les 108 h de l’équipe, il faut absolument instaurer la possibilité de choisir des formations en fonction des besoins réels de l’école.
Cette pleine responsabilité de la programmation et de la mise en œuvre des 108 heures doit être plus que jamais précisée. En effet, cette tendance de notre hiérarchie à imposer plus de 18 heures de formation laisse imaginer l’inévitable pression que subiront les directeurs, sous couvert d’une « délégation de compétences » et d’une « charte de confiance ». Si le SNALC s’est positionné contre le statut de directeur, ce n’est pas pour accepter un rapport hiérarchique intrinsèque qui sera inévitablement engendré par cette « pleine responsabilité ».
Article tiré de la lettre électronique 34
« Mais où en est-on de la direction d’école en cette fin d’année 2020 ? »
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