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Lycée général et technologique : ce qui doit changer

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Dossier du mois de la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1496 du 30 décembre 2024.

Dossier rédigé par Sébastien VIEILLE, secrétaire national du SNALC chargé de la pédagogie, avec la contribution de Jean-Rémi GIRARD, président du SNALC et Laurent BONNIN, secrétaire national du SNALC chargé de l’EPS

Au menu dans ce dossier...

Lycée général et technologique : ce qui doit changer

Le SNALC n’attendra pas la nomination d’un nouveau ministre pour faire connaître ses propositions d’amélioration du lycée général et technologique déjà exposées en partie à la directrice de l’enseignement scolaire le 27 novembre 2024.

Les projets de textes de la réforme Blanquer laissaient déjà entrevoir les failles prévisibles de ce nouveau lycée. Certes, casser le système des filières avec une voie S généraliste reléguant ES au second plan et L au troisième, pouvait sembler positif. Mais des biais importants et néfastes étaient en germe. Ils se sont confirmés depuis, et d’autres sont apparus qui minent encore davantage le lycée et nuisent aux élèves comme aux professeurs.

Sans être exhaustif, notamment concernant les programmes, ce dossier couvre les changements immédiatement nécessaires afin que le lycée GT permette à tous les élèves de progresser, de se préparer au mieux à la suite de leurs études et redonne du sens au métier de professeur.

Le lycée Blanquer et le baccalauréat livré avec ont, pour le SNALC, largement vécu. En nous appuyant sur un bilan honnête et sans concessions, nous sommes aujourd’hui en mesure de faire des propositions claires, mais surtout incontournables à notre sens.

Spécialités : des changements inévitables

Les promoteurs de la réforme Blanquer avaient un objectif en tête en ce qui concernait les spécialités. Osons les pléonasmes, ils voulaient spécialiser de plus en plus pour obtenir de vrais spécialistes. D’après eux, le supérieur se plaignait de ce manque de spécialisation, en CPGE comme en licence. D’aucuns vous diront même que Sciences Po poussait à la roue… et ils n’auront pas foncièrement tort.

Aujourd’hui, force est de constater que le supérieur se plaint d’un manque d’ouverture. Après avoir demandé un retour des mathématiques pour tous, Sciences Po réclame fortement une nouvelle épreuve en mathématiques en première pour connaître le niveau de tous les élèves. Or, pour le SNALC, le problème ne saurait se borner aux mathématiques.

L’erreur – la faute – du lycée Blanquer était d’imposer le passage de trois spécialités en première à deux spécialités en terminale. Les concepteurs eux-mêmes s’en sont aperçus et ont créé des options mathématiques en terminale pour rétablir une triplette Sciences Physiques / SVT / Mathématiques. Cependant, bricoler sur les mathématiques ne saurait suffire, le problème ne se cantonnant pas à cette discipline.

Pour le SNALC, il est problématique que des étudiants ingénieurs n’aient pas abordé les notions de sciences de l’ingénieur (SI) en terminale, ou que de futurs informaticiens n’aient pas étudié le programme très pointu de numérique et sciences informatiques (NSI) en terminale. Ces deux spécialités sont, avec les langues anciennes, dans le trio des spécialités les plus abandonnées en fin de première (68,7 % d’abandons en SI, 55,2 % pour LLCA et 52,8 % pour NSI).

Pour quitter les parcours en sciences « dures », notons que les doublettes comprenant les SES en terminale constituent autant de preuves que ce système est boiteux. Les 51 000 bacheliers ayant couplé SES avec HGGSP manqueront d’éléments mathématiques importants comme les 33 000 ayant choisi SES et mathématiques disposeront d’un bagage culturel moindre en géographie du point de vue démographique notamment.

Pour le SNALC, la solution est évidente, depuis les premières négociations sur cette réforme : il faut trois spécialités en terminale, quitte à proposer des majeures et des mineures et à retravailler les programmes.

Programmes : des évolutions annoncées

L’architecture bancale du lycée et du baccalauréat a très tôt été amputée des fameuses E3C (épreuves communes de contrôle continu), usine à gaz dans l’usine à gaz. Ensuite, ce sont les épreuves de spécialités qui ont été déplacées. Tout cela a eu un impact sur la temporalité du lycée. Des adaptations dans les programmes étaient donc nécessaires. Malheureusement, elles furent insuffisantes.

C’est pourquoi, durant l’année 2024, un travail a été mené – très mal – sur le programme de SES, supprimant des chapitres pourtant essentiels, y allant au bulldozer là où de la finesse eût été nécessaire.

D’autres programmes de spécialités seront retravaillés. Une telle refonte est importante pour faire baisser la pression exercée aussi bien sur les élèves que sur les professeurs transformés en lapins blancs courant après le temps. Il ne saurait cependant être question d’en rester là.

Il faut recentrer les autres programmes sur ce qui importe le plus : les connaissances. Le SNALC constate en effet que les programmes fondés sur des axes, des compétences ou des thématiques, comme en langues vivantes par exemple, ratent souvent l’essentiel. Ils en deviennent indigestes et génèrent de la lassitude, comme en géographie et en français (voir l’article page 6).

Pour le SNALC, le programme de langues vivantes est l’archétype de ce qu’il ne faut plus jamais faire. Rédiger un seul et même programme pour toutes les langues vivantes est particulièrement inepte et a des conséquences assez prévisibles. Ainsi, les axes interculturels mis en place sont parfois difficiles à relier avec la culture d’une aire linguistique et il faut faire entrer au chausse-pied ou saupoudrer de l’anecdotique, alors que langue et culture sont les deux faces d’une même médaille.

Le volet purement linguistique est aussi maltraité. Lexique, grammaire, syntaxe et phonologie sont définis comme importants sans que les contenus soient explicités.

C’est là la demande du SNALC à la DGESCO – qui est consciente du problème – : remettre le contenu, les notions, les savoirs, au centre des programmes pour faire progresser nos lycéens.

Programme de français et EAF : tout est à refaire

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Le SNALC avait profité de son entrevue avec la DGESCO pour aborder le double problème du français : programmes et épreuves. La directrice a souhaité avoir nos propositions par écrit. C’est chose faite. La balle est dans son camp.

Les programmes sont lourds avec l’imposition des œuvres et indigestes avec leurs huit livres par an qui poussent à des pirouettes consistant à traiter des œuvres de 15 pages tout en étudiant des recueils de poèmes. Pour le SNALC, il faut desserrer l’étreinte en proposant des lectures dans le cadre des objets d’étude sans les imposer. Cela éviterait le programme tournant et la dissertation confinant au psittacisme.

A minima, il faut permettre aux professeurs de travailler par groupements de textes en supprimant les œuvres intégrales en poésie et argumentation et diminuer le nombre de lectures cursives.

Si le SNALC réfléchit à l’épreuve écrite de la voie technologique car elle est déconnectée du reste du programme et que le temps manque pour la préparer réellement, elle n’est pas dénuée de sens. En revanche, la dissertation, en voie générale, doit changer. Il faut sortir de la logique de l’œuvre pour aller vers une dissertation plus large sur l’objet d’étude, voire le parcours. Les écrits seraient plus intéressants et les références réellement travaillées par le candidat.

Enfin, il faut évidemment que l’épreuve orale soit modifiée de fond en comble. Dans la première partie, l’analyse linéaire est un exercice compliqué à préparer car, pour le commentaire, on travaille de manière composée. Cela pousse encore au psittacisme, faute de temps. Il faut laisser le choix de la méthode au professeur. La seconde partie est encore plus problématique. Elle peut amener parfois à un poker menteur entre deux joueurs n’ayant pas lu le livre[1]. Quand l’œuvre a été lue, l’épreuve confine à une présentation même si les IPR tentent des consignes pour éviter cet écueil fort ennuyeux.

Pour le SNALC, cet entretien doit (re)devenir un échange partant du texte et de l’objet d’étude et s’appuyant sur le descriptif élaboré par le professeur de la classe. Cela aurait beaucoup plus de sens.


[1] Étant donné que les œuvres proposées par les élèves sont découvertes assez tardivement, il arrive que certains collègues n’aient pas toujours le temps de tout lire.

Épreuve anticipée de mathématiques : le ministère ne travaille pas dans ℝ

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Les mathématiques semblent devenues depuis quelques années la cible d’expérimentation privilégiée de l’Éducation nationale. Supprimées une année, les voilà un peu revenues, au point qu’on envisage même de les évaluer de manière anticipée en première !

Cette épreuve n’est pas une demande du SNALC. Entendons-nous bien : le SNALC est favorable à des examens fondés sur des épreuves nationales, terminales et anonymes. Mais pourquoi la pauvre heure et demie de mathématiques ajoutée telle une rustine à la réforme Blanquer se verrait-elle dotée d’une épreuve terminale là où les autres disciplines peuvent toujours attendre ? Quelle logique faut-il voir à l’œuvre dans cette curieuse décision ? Il y en a pourtant une : c’est celle de quelques établissements du supérieur qui militent pour une note d’épreuve de mathématiques dans le dossier de l’élève. C’est particulièrement le cas de Sciences Po. Sciences Po, dont l’un des présidents a cassé le bac (et les sciences de l’ingénieur, et le latin, et…), Science Po, qui est entrée en dernier dans Parcoursup, Sciences Po, qui continue à faire passer des épreuves d’entrée en plus du dossier. Bref, après avoir contribué à casser la série ES, Science Po veut une note de maths. Comprenne qui pourra…

Partant de ce cahier des charges déconnecté du fonctionnement du lycée, voici le ministère bien loin du réel, tentant de résoudre une équation avec trop d’inconnues. On ne sait déjà pas à qui faire passer cette épreuve : aux « bénéficiaires » de l’heure et demie ou bien à tous les élèves ? Dans le premier cas, l’épreuve n’est pas commune. Dans le second, on met sur la même ligne des élèves à 4h par semaine et d’autres à 1h30. À moins de faire deux épreuves différentes ?

En outre, créer un système où des élèves de spé auraient deux notes d’épreuves ou une note d’épreuve ET une note de contrôle continu dans le cas où ils abandonneraient la spé maths en première apparaît problématique, notamment vis-à-vis des autres spécialités en introduisant une inégalité de traitement qui n’a pas lieu d’exister.

Pour le SNALC, il y a bien d’autre priorités pour réparer le lycée Blanquer que de créer une EAM, qui pose plus de problèmes qu’elle n’en résout.

Grand oral : un caillou dans la chaussure

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Dans les premières discussions autour du « nouveau baccalauréat », le SNALC a très vite posé des garde-fous. Certains ont été rapidement pris en compte. Pour d’autres, il a fallu plus de temps. Cependant, malgré des évolutions, le grand oral reste problématique.

Il fallait voir la première ébauche de l’épreuve, dans un document produit par un professeur d’éloquence. Au milieu d’un jargon empruntant aux neurosciences avec même des morceaux de neurones miroirs dedans, trônait une grille d’évaluation où le contenu, qui devrait être central dans le cadre d’un examen de l’Éducation nationale, comptait pour des cacahuètes et où la part belle était faite à la posture, physique ou non, et à la rhétorique. Bref, une épreuve reposant sur du rien, le principal consistant à réussir sa captatio benevolentiae et à afficher un certain aplomb doublé d’un regard bien posé. Face aux revendications du SNALC et d’autres organisations pas totalement à l’ouest, le ministère a une première fois revu sa copie.

Malheureusement, il avait gardé une partie d’épreuve totalement déconnectée du reste. Encore une fois, le SNALC a longtemps prêché dans le désert avant que le ministère finisse par se rendre compte que cela ne rimait à rien.

Depuis, l’épreuve en elle-même demeure imparfaite, mais elle est un peu plus sensée.

En revanche, du point de vue du poids et de l’organisation, cela ne passe toujours pas. Tout d’abord, le temps passé à préparer cet oral fait plus que grignoter le temps d’enseignement avec des programmes pourtant très lourds. De même, en termes de calendrier, elle met des collègues en difficulté. Le SNALC pense notamment aux professeurs de français, aux professeurs de philosophie et, bientôt, avec l’arrivée d’une EAM en première, aux professeurs de mathématiques. Certains ont des copies, des oraux, tout en devant corriger une spécialité. Autant dire qu’ils ne sont pas vraiment frais et dispos pour affronter le grand oral.

Pour le SNALC, il faut revoir ce calendrier et poser sérieusement la question de cette épreuve.

Options : pour qu’elles ne soient plus les grandes perdantes

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Le SNALC est très attaché à la culture des élèves. Pour notre syndicat, le terme “élève” renvoie au concept d’élévation du niveau de connaissance et de culture des futurs bacheliers. C’est en ce sens que nous défendons et avons toujours défendu les enseignements optionnels comme les arts, les LV3 ou les langues anciennes.

La réforme Blanquer les a particulièrement malmenés, tant dans son fonctionnement organisationnel que dans son baccalauréat. Depuis, l’empilement des dispositifs qui ont phagocyté les moyens ne leur a pas rendu service…

En effet, chacun le sait, les options sont organisées sur la marge des établissements. Or, la mise en place de certaines spécialités avec des programmes comportant des manipulations ou le besoin de fonctionner avec des effectifs raisonnables a passablement consommé les marges. Des établissements, face aux difficultés des élèves, ont également pris sur la marge pour mettre en place des dispositifs d’aide. Globalement, beaucoup de moyens horaires comme financiers se sont déplacés vers la remédiation ou vers des « éducations à ».

Dès lors, les options artistiques et les langues anciennes se sont retrouvées avec des horaires rabotés et/ou avec des fonctionnements en groupes mêlant différents niveaux. De quoi dégoûter les élèves manifestant des velléités d’enrichir leur culture. Quant aux options technologiques de seconde, la plupart des collègues ne savent même pas qu’elles peuvent exister.

Le baccalauréat est allé dans le même sens en faisant des options des disciplines comme les autres en termes de décompte des points. Fini le temps où l’on valorisait par le biais d’un bonus de point. On rentre dans le rang.

Ce qui est abracadabrant, c’est qu’aujourd’hui, dans les discussions autour du brevet des collèges, le ministère annonce vouloir que les options deviennent des bonus, comme s’il comprenait qu’il faut encourager les élèves à… s’élever culturellement.

Le SNALC a donc profité de ce regain d’intérêt au collège pour demander un traitement similaire au lycée, tout en insistant sur le fait que permettre aux disciplines d’avoir leurs vrais volumes horaires, à chaque niveau, ne devrait pas être marginal. Les professeurs de lettres classiques, notamment, apprécieront.

Prépa seconde : ce qui bloque le SNALC

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Le SNALC a toujours été favorable à la propédeutique. Pour notre syndicat, à l’époque où le Ministère avait décidé de se départir du redoublement, il avait laissé un vide que la propédeutique aurait pu combler. Dès lors, le concept d’une classe de prépa-seconde ne nous dérange pas en soi.

Pour le SNALC, considérer qu’un élève qui échoue au DNB ne possède pas les acquis pour bien réussir en lycée général et technologique, voire en lycée professionnel, n’est pas une hérésie. Et vouloir pallier ses difficultés en le faisant intégrer une classe qui lui permette d’y remédier tout en se préparant déjà à la seconde nous paraît même pertinent.

Pour la phase test encore en cours, la prépa-seconde n’a pas de programme. Ce sont les établissements qui doivent définir un projet pédagogique. Cela donne des dispositifs hétéroclites avec, localement, quelques bizarreries. À notre connaissance, le Conseil supérieur des programmes n’a pas été saisi. Or, pour le SNALC, il faut des programmes disciplinaires nationaux, pensés pour permettre aux élèves d’être bien préparés à la seconde.

De même, durant cette phase test, les horaires disciplinaires sont clairement insuffisants. Alors qu’il est question d’élèves en difficulté, ils auront, dans la majeure partie des disciplines, des horaires inférieurs à ceux de la classe de troisième. Pour le SNALC, ils auraient au contraire besoin de contenus substantiels pour bien se préparer aux exigences de la seconde.

Concrètement, le SNALC n’est pas opposé sur le principe. En effet, contrairement à ce qui a été beaucoup entendu, dans la version qui nous est proposée, le dispositif n’interdit pas l’accès à la seconde à un élève ayant échoué au DNB. Il l’oblige à se préparer au lycée pendant un an pour se donner les meilleures chances d’y réussir. Les écueils que nous voyons sont  donc essentiellement pragmatiques : il faut que les programmes et les horaires soient à la hauteur de l’enjeu.

Enfin, une question structurelle reste à régler. La mesure ne semble pouvoir concerner que les élèves sous statut scolaire. Ainsi, un élève décidant de faire une seconde professionnelle par voie d’alternance pourra le faire sans le DNB. Et si, suite à un problème durant son alternance, il se retrouve sans entreprise, il sera obligatoirement affecté en seconde professionnelle. Il y a là un biais et une inégalité de traitement à prendre en compte.

EPS : l’urgence est ailleurs

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Le SNALC n’est pas satisfait de l’esprit des programmes d’EPS au lycée et prône un enseignement qui donne le goût de l’activité physique, dans une époque où cette question revêt une importance sanitaire accrue. Mais le plus urgent n’est pas là, quand des questions de sécurité et de responsabilité sont en jeu.

En effet, de très nombreux lycéens, au cours du temps scolaire, se rendent par leurs propres moyens sur des installations sportives extérieures à leur établissement. Cependant pour des raisons de sécurité des proviseurs remettent en question ces pratiques et veulent imposer un encadrement de ces trajets. Que faire ?

Selon la circulaire n°96-248 surveillance des élèves dans le 2d degré, “si l’obligation générale de surveillance s’applique également dans les lycées, elle prend en compte l’âge et la maturité des élèves, ainsi que la nécessité d’éducation à la responsabilité et à l’autonomie.” S’assurer que les lycéens concernés par ces déplacements sont suffisamment matures et responsables est donc une condition préalable.

La circulaire précise que “le règlement intérieur (RI) peut prévoir que les élèves accompliront seuls les déplacements de courte distance entre l’établissement et le lieu d’une activité scolaire (…) au cours du temps scolaire (… sans être) soumis à la surveillance de l’établissement.”

La notion de « courte distance » reste floue et peut être sujette à des appréciations variables. Or cette circulaire rappelle que le chef d’établissement est responsable de la sécurité des biens et des personnes. Cette question devra donc être tranchée par le Conseil d’administration qui valide le RI. Les règles de ces trajets devront être clairement explicitées par le RI, dégageant les enseignants d’EPS de leur devoir de surveillance et de leur responsabilité en cas d’incident. Il n’y a donc aucun droit acquis aux déplacements autonomes des lycéens hors établissement sur le temps scolaire. C’est une possibilité soumise à des conditions, des appréciations et au veto éventuel d’un proviseur.

La maîtrise de cette circulaire, la participation au CA et la diplomatie rappelant « la nécessité d’éducation à la responsabilité et à l’autonomie », les contraintes des programmes et le faible temps de pratique seront essentiels pour peser contre l’avis d’un chef d’établissement récalcitrant.

Définir un cap

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Le SNALC ne suit qu’une boussole qui le guide dans ses actions. L’aiguille qui indique le nord est celle des conditions de travail et de la rémunération des agents, dont les professeurs. Au sud, car une aiguille est ainsi faite qu’elle indique deux directions à la fois, se trouve la réussite des élèves et leurs progrès. C’est en suivant cette boussole que nous arrivons aux propositions contenues dans ce dossier.

La plupart d’entre elles ne coûtent rien, si ce n’est d’avoir une vision pertinente et peut-être un peu de courage. Un programme bien conçu, des épreuves mieux pensées, cela ne réclame pas de moyens financiers. Pourtant, c’est un investissement qui peut élever des générations, former des citoyens responsables, des têtes à la fois bien faites et bien pleines. Cela peut même constituer une élévation de la qualité dans des métiers actuels, voire déboucher sur des créations de métiers d’avenir.

D’autres mesures auraient un coût : redonner leur vraie place aux options par exemple, ou passer de deux à trois spécialités en terminale sans raboter sur les heures – même s’il serait possible aussi de raisonner à moyens constants.

Quoi qu’il en soit, il faut redonner du sens au lycée général et technologique en abandonnant notamment les gadgets récents tels que les stages de fin de seconde ou le SNU et ses classes dédiées. Cependant, tout n’est pas à jeter aux orties ; le SNALC approuve par exemple l’idée d’une année de propédeutique en seconde. Revenir sur des acquis fragiles et se préparer aux enjeux du lycée peut avoir du sens. À condition évidemment de proposer des horaires idoines et de vrais programmes sans rogner encore sur les marges.

Clarifier les missions des professeurs, améliorer leurs conditions d’exercice et mieux former nos élèves, telle sera toujours la feuille de route guidant le SNALC dans sa réflexion. Il est urgent de redonner de l’attractivité à nos métiers et de la cohérence aux parcours scolaires. Le SNALC est prêt une fois encore à porter ce message auprès du prochain ministre…