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Il est temps d’arrêter

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Jours de carence, augmentation des impôts, suppression de jours fériés, instauration d’une nouvelle journée de solidarité, suppression de la GIPA, blocage des évolutions de carrière, suppressions de postes… Le gouvernement enchaîne les mesures drastiques – déjà actées ou en réflexion- dans le but de faire des économies, notamment au détriment de l’Éducation nationale.

Le pays doit trouver de l’argent, et cela, dans tous les secteurs. S’il n’y a aucune raison d’en exempter l’Éducation nationale, pour le SNALC, le choix de faire payer une fois de plus la facture aux professeurs n’est pas acceptable.

Depuis 30 ans, l’École et les professeurs, sont les variables d’ajustement des finances publiques. En effet, nous n’avons pas attendu cette présente crise économique pour voir notre pouvoir d’achat dégringoler et nos conditions de travail se dégrader. Année après année, les décisions prises prétendument « pour » l’École n’ont poursuivi qu’un seul objectif : faire des économies, avec des conséquences directes sur la qualité de vie personnelle et professionnelle des enseignants. Les difficultés de gestion de classe liées à l’inclusion d’élèves dans le but de faire l’économie du spécialisé ainsi que la quasi-disparition des RASED illustrent parfaitement cette dérive.

Comme si cela ne suffisait pas, une nouvelle offensive sur notre rémunération se prépare et a même déjà commencé. Ce n’est plus tenable. Pourtant, pour faire des économies, le SNALC a des solutions.

Il y a ce qui se voit dans les écoles et dans les circonscriptions, mais il y a, pour nous élus du personnel, ce qui ne se voit pas, mais qui impacte le budget de l’Éducation nationale et notre quotidien. Au niveau national, combien de milliers d’euros sont dilapidés chaque année dans des dizaines de projets expérimentaux, départementaux ou académiques qui, dans la majorité des cas, n’aboutissent à rien ? Combien d’argent est gaspillé dans la réécriture inutile des programmes scolaires, de circulaires sans intérêt ? Combien de réunions aussi interminables qu’inutiles au prorata de celles qui sont réellement essentielles ou indispensables ? Combien de groupes de réflexion redondants ou encore de missions parlementaires aux résultats anecdotiques ? Combien de commissions dites « spécialisées », de rapports, d’études et d’enquêtes ont réellement un impact positif et mesurable sur le métier.

Dans une famille, lorsqu’il n’y a pas assez d’argent pour couvrir les besoins essentiels, on coupe dans le superflu. On revient strictement à l’essentiel. Quand ce n’est plus possible, ce n’est plus possible.  Peut-être est-il temps que cette même logique s’applique à l’Éducation nationale ?

Alors, commençons par supprimer ce qui est dispendieux et inutile. Quelques exemples concrets et qui se voient pour le premier degré : les évaluations d’école ; les évaluations dans chacun des niveaux scolaires ; les plans français et mathématiques ; la labellisation des manuels, ou encore toutes ces « éducations à » ou ces nouvelles éducations qui nécessitent des formations, des équipements, des réunions et des bilans.

Revenons à l’essentiel ! Arrêtons les projets, les réformes inutiles et les expérimentations budgétivores. D’autant plus que les « nouveautés proposées » sont le plus souvent vaines et chronophages, voire parfois absurdes et contre-productives. On dépense de l’argent pour rien dans notre ministère. La dernière étude internationale TIMSS le montre encore. La politique éducative de ces dernières années ne fait qu’empirer les choses et le niveau des élèves ne s’améliore pas. On dit souvent « Le temps, c’est de l’argent », eh bien, redonnons enfin du temps aux élèves, aux enseignants, aux parents et à la société, et redonnez redonnons aux professeurs de l’air pour respirer. Laissons-les tranquilles !  Au SNALC, nous le demandons depuis des années et affirmons que tout le monde en sortira gagnant. Cette sérénité, cette stabilité que nous réclamons pour l’Éducation nationale a toujours été une évidence pour le SNALC. Il est temps d’agir enfin avec bon sens


Article publié  dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1496 – École du 20 décembre 2024