Un rien bucolique en ce printemps 2024, l’ancien ministre de l’Éducation nationale entre 2017 et 2022, Jean-Michel Blanquer, a tenté de défendre son bilan dans un entretien à Ouest France en affirmant : « Des graines qui commencent à donner leurs premiers bourgeons ».
Des bourgeons ? Certainement pas pour les professeurs en cette rentrée 2024, ou alors ce sont ceux des fleurs du mal… Pas plus cette année qu’en 2020, lorsque le premier ministre Jean Castex pérorait à l’Assemblée nationale « L’Education nationale, notre majorité l’a particulièrement choyée, et nous allons continuer de le faire ».
Avons-nous été choyés depuis cette date ?
Parlons de la gestion des équipes : exiger l’organisation en groupes de niveau 6e/5e tout en diminuant les moyens des établissements privés… cela s’appelle une injonction contradictoire (ou double contrainte), et c’est une maltraitance régulièrement dénoncée ! Les professeurs concernés se retrouvent avec des emplois du temps catastrophiques. Ceux du lycée ne sont pas mieux lotis depuis la dernière réforme.
Parlons de l’attention portée à l’organisation des établissements, des programmes, des examens : les réformes sont annoncées par voie de presse, sans décrets ou avec des décrets tombant au petit bonheur la chance, en général quelques jours avant leur application. La réforme du brevet a ainsi été repoussée, mais cela a été annoncée après la rentrée.
Parlons de la baisse des moyens : diminuée la DHG (Dotation Horaire Générale qui attribue des heures de poste et des HSA ou heures supplémentaires annuelle), amputée l’enveloppe des Heures Supplémentaires Effectuées et des Pactes… Et il faut encore dédoubler des groupes pour arriver à mettre en place la réforme du « choc des savoirs » ? Les stagiaires qui se succèdent au poste de ministre de l’Education ont dû confondre avec le choc de leurs bavoirs.
Parlons de la gestion calamiteuse du personnel : les funestes lenteurs des rectorats à l’égard des professeurs sont le leitmotiv des professeurs et de leurs syndicats. Cette année encore, de nombreux professeurs ont été affectés au dernier moment dans des établissements parfois éloignés de leur domicile, des maître délégués ont encore été prévenus au dernier moment que, finalement, ils n’auraient pas de contrat en septembre. Hélas, un certain nombre d’entre eux s’acharnent encore 3 semaines après la rentrée pour obtenir du rectorat leur attestation de fin de travail, sésame pour faire valoir leurs droits aux allocations chômage. La question reste : toucheront-ils leur dû à la fin du mois ? Les valeureux lauréats des concours devront aussi comme d’habitude attendre quelques mois avant de pouvoir toucher leur paie et avoir leur premier bulletin, sésame ouvrant le droit cette fois à la Sécurité Sociale. Autant de situations dramatiques, nous pesons nos mots, qui pourraient être évitées.
Pas étonnant que le SNALC ait affirmé en audience sur la rentrée à l’Assemblée nationale le 11 septembre 2024 que la crise du recrutement que nous traversons depuis trois ans est la pire que l’Éducation nationale ait connue : https://snalc.fr/audience-sur-la-rentree-a-lassemblee-nationale-le-11-septembre-2024/. La rentrée s’annonce particulièrement tendue et les perspectives s’assombrissent encore avec les annonces de restriction budgétaire.
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