(Madame la Ministre démissionnaire),
Mesdames et messieurs les membres du Conseil Supérieur de l’Éducation,
Cette rentrée est bien évidemment particulière. Comme l’ordre du jour de ce CSE le montre, le Ministère gère les affaires courantes ; ce qui n’est peut-être pas si mal, est-on tenté de dire, au vu des dernières années que nous venons de traverser avec des réformes à foison, menées à un rythme tellement effréné qu’elles ont – par manque d’écoute des mises en garde des organisations représentatives – souvent mené à des catastrophes ou à des usines à gaz sur lesquelles il faudrait, à minima, une clause de revoyure si ce n’est une abrogation. (Réforme du LGT, réforme de la voie professionnelle puis des lycées professionnels, mise en place des groupes au collège qui n’aura aucune plus-value pour les élèves tout en ayant des conséquences délétères sur les conditions de travail des professeurs, évaluations standardisées inutiles voire dangereuses, création de France Compétences, insertion du SNU dans le temps scolaire, labellisation sur des critères inacceptables, inclusion mal gérée et mettant en difficulté les personnels enseignants et les AESH, etc.).
Plus prosaïquement, le SNALC souhaite profiter de ce temps de gestion des affaires courantes pour rappeler ici et annoncer au Ministre à venir les fondamentaux qui président à ses prises de positions et votes au Conseil Supérieur de l’Éducation.
Le SNALC est pour une École qui élève et qui émancipe par la connaissance. Nous voulons qu’elle forme des citoyens éclairés et qu’elle ne se contente pas d’un minimum de culture pour produire des travailleurs avec des compétences ni ne tente de formater la pensée.
Le SNALC défend une École où les professeurs sont respectés pour les professionnels qu’ils sont, pour la profession intellectuelle qu’ils exercent. C’est pour cela que le SNALC refuse la multiplication des contraintes pédagogiques dans les programmes d’enseignement et la création de dispositifs qui tendent à transformer nos collègues en exécutants.
Le SNALC continuera son travail d’amendements lorsqu’il jugera les textes inaboutis et votera contre tout ce qu’il trouve dangereux pour les collègues comme pour les élèves tout en accompagnant les mesures qui, cela arrive, vont dans le bon sens, en conservant ses principes et son indépendance.