Si la spécificité des établissements privés sous-contrat est parfaitement régulière, elle sert parfois de prétexte pour ne pas respecter textes, programmes et lois. Le « caractère propre » fait alors tache et l’attitude de certains chefs d’établissement salit la réputation de tout l’enseignement privé.
Il n’est pas très propret de chanter à tue-tête lors de messes d’établissement tout en harcelant son personnel : cela semble bien peu chrétien et parfaitement hypocrite. De même que d’exiger des collègues de primaire de faire une heure d’éducation religieuse ou de cours gratuitement, en la présentant comme obligatoire car liée au « caractère propre ».
Il ne semble pas non plus rutilant ni légal, d’indiquer à un collègue qu’il doit éviter de traiter certaines parties du programme car elles seraient en contradiction avec la foi. Nous sommes des agents publics et nous avons ainsi les mêmes droits et les mêmes devoirs en matière d’enseignement. Si le « caractère propre » permet à nos établissements d’avoir des projets spécifiques incluant une dimension religieuse, il ne déroge en aucun cas au code de l’éducation et à la liberté pédagogique des enseignants. Ajoutons qu’un établissement qui impose aux collègues de faire une journée de prérentrée non rémunérée supplémentaire en août a une hygiène qui laisse à désirer. Un procédé malpropre est à signaler dans les établissements qui inventent des pré conseils ou conseil de « progrès » présentés comme obligatoires. Seuls les conseils de classe officiels, en présence des parents d’élèves ont une valeur légale. Le conseil de classe se prépare avec le professeur principal qui est (mal) payé pour cela avec l’ISOE part modulable, et non avec toute l’équipe pédagogique.
Un coup de ménage s’impose dans certains établissements qui bien que signataires des accords pour l’emploi refusent de les appliquer en ne respectant pas les priorités pour les contrats offerts en leur sein. Les rectorats et le secrétariat général de l’enseignement catholique entre autres, estiment que les chefs d’établissement sont « empereurs en leur royaume ». C’est absolument faux et bien heureusement ! Des textes existent et les chefs d’établissement doivent, à proprement parler, les respecter. Non, placer un copain de son fils, inexpérimenté et issu du public, sur un poste en lieu et place de collègues du privé n’est ni légal ni très propre. Non, garder un Maître auxiliaire taillable et corvéable à merci sur un poste et ne pas le déclarer vacant est plutôt sale tout comme le fait de refuser toute candidature de titulaire pour ce même poste.
Les instances de contrôle s’en lavent les mains, visiblement sans savon, puisque le SNALC les alerte sur ce sujet sans aucune réaction de leur part. C’est pourtant le travail des DEP de veiller au respect des textes et au respect des conditions permettant le contrat avec l’État. L’enseignement privé sous-contrat et ses personnels méritent mieux que des Borgia ou des Mazarins. Un peu plus de François nous ferait du bien.