Réunion multilatérale OS représentatives
12 mars 2024
Compte rendu du SNALC
THÈME
Cette réunion multilatérale portait principalement sur les résultats de l’enquête statistique réalisée à partir des questionnaires sur le harcèlement remplis lors de la journée du 9 novembre 2023 et sur le bilan de la formation pHARe.
L’ESSENTIEL
- Principaux résultats de l’enquête statistique
- Le harcèlement toucherait 5 % des écoliers du CE2 au CM2, 6 % des collégiens et 4 % des lycéens. En moyenne, plus d’1 élève par classe serait en situation de harcèlement.
- Les élèves repérés comme devant « faire l’objet d’une vigilance accrue face au risque de harcèlement » seraient quant à eux à 19% des écoliers, 6% des collégiens et 5% des lycéens.
- Formation pHARe
- Depuis la rentrée 2023, l’objectif est de former tout le monde.
- Il est prévu qu’il y ait des formations en présentiel au niveau de l’établissement. Des ressources seront données au niveau académique.
- Il ne faut pas confondre les différents niveaux de formation au nombre de 3 : la sensibilisation pour tous / la formation pour les équipes ressources / la formation diplômante pour équipes d’appui.
- Une réunion aura lieu en avril sur la mise en œuvre du nouveau dispositif.
LE SNALC A INSISTÉ SUR…
- Une enquête statistique peu fiable
- Sur le panel de questionnaires exploités, le SNALC note que les collégiens sont sous-représentés et les lycéens surreprésentés.
- L’anonymat très relatif des questionnaires, qui passaient dans les mains des enseignants, entraîne également un biais car le degré de confiance envers les adultes diffère beaucoup d’un enfant à un adolescent.
- Les résultats sont bien inférieurs aux chiffres établis par d’autres enquêtes comme Pisa (9%, en hausse de 2% en 2022) : le SNALC déplore les choix méthodologiques qui minimisent fortement les situations de harcèlement, en évacuant des situations de violence répétées si elles prennent moins de 5 formes différentes.
- La formation pHAre : un bilan contrasté
- La formation proposée est centrée sur l’analyse des faits plus que l’accompagnement de la souffrance de la victime. De nombreux collègues se disent en difficulté quant à cet accompagnement (ainsi que celui de la souffrance des parents), qui ne relève pas à la base de leur formation. Le SNALC estime nécessaire, pour les personnels impliqués et volontaires, une formation à l’écoute protégée (incluse dans leur temps de travail).
- Certaines recommandations données dans la formation ne participent pas à la responsabilisation des parents et pourraient même laisser penser à ceux-ci que l’éducation nationale se charge de régler le problème, tout en laissant porter la charge aux collègues.
- Le SNALC souligne à la demande des collègues la nécessité de piqûres de rappel de formation afin de pouvoir échanger sur les cas difficiles et de ne pas tomber dans une certaine routine.
- Le SNALC demande un temps institutionnalisé pour que les équipes puissent se réunir au cours de l’année ou intervenir auprès des enfants : il est nécessaire de développer des RETEX -retours d’expérience- dans l’idéal avec des psychologues (EN ou du travail).
L’AVIS DU SNALC
Le SNALC regrette que les résultats de l’enquête statistique soient pris pour argent comptant par l’administration comme d’ailleurs par certains syndicats, alors qu’ils n’ont que très peu de fiabilité. Ce type d’enquête n’a rien de comparable avec celles d’habitude très sérieuses de la DEPP qui qualifie elle-même l’exploitation statistique faite ici de secondaire. Cette enquête de « seconde main » semble ainsi plus relever d’une volonté de faire prendre conscience à la communauté éducative du problème que d’un réel travail statistique.
Le SNALC note que l’administration reconnaît que les conditions de passation du questionnaire ont été difficiles et la communication tardive. Cette année, l’administration souhaite anticiper la journée du 7 novembre avec d’autres réunions. Le SNALC y demandera que l’on change les modalités de passation du questionnaire : via informatique et avec des remontées directes car de trop nombreux collègues sont restés avec leurs questionnaires sur les bras. Il est très important d’être vigilant avec les collègues qui, faisant preuve d’empathie, pourraient être atteints émotionnellement par les histoires qu’ils auraient à traiter.
Concernant la formation pHARe, le SNALC est satisfait d’entendre que l’administration envisage de l’étendre et de la modifier, notamment pour ce qui concerne la communication envers les parents. Par exemple, il n’y aura plus de situations qualifiées de réglées, mais uniquement la mention que telle action a été menée et a eu un effet. Il y a cependant encore beaucoup à faire pour que cette formation permette à tous les personnels de faire face au harcèlement de la manière la plus efficace possible pour les élèves sans pour autant voir accroître leur charge de travail ou leur propre souffrance au travail. Le SNALC sera particulièrement vigilant lors des prochaines réunions à ce sujet.