Strasbourg : des profs insultés et menacé de mort. Le SNALC dénonce le pas de vague.
Maxime Reppert, vice-président du SNALC était en direct ce vendredi 1 décembre sur CNEWS.
MORANDINI LIVE
Maxime Reppert, vice-président du Syndicat national des lycées collèges écoles supérieurs, le SNALC, merci d’être avec nous. Vous connaissez bien en plus le lycée Kléber à Strasbourg, mais je crois que Strasbourg n’est pas un cas particulier, hélas, ça arrive dans beaucoup d’établissements. Ce n’est pas un problème d’argent, ce qui se passe, c’est un problème d’autorité, il faut que les responsables d’établissements, il faut que les rectorats aient le courage de sanctionner. Ces profs, on les a entendus dans le reportage, ils disent “on alerte, ça fait des jours qu’on alerte, ça fait des semaines et personne ne nous écoute ».
SNALC – Maxime REPPERT
Exactement, vous avez tout à fait raison. J’ai eu l’occasion de découvrir cette cité scolaire il y a quelques mois, à l’occasion justement d’un congrès syndical, et vous avez raison, il y a une question d’autorité, de perte d’autorité. Il y a aussi, évidemment, une question de manque de moyens. D’ailleurs, le président académique du SNALC s’était entretenu avec le chef d’établissement quelques jours avant ces menaces qui ont été reçues par notre collègue le 28 novembre. Il avait été reçu, et il avait en face de lui quelqu’un qui avait, comment dire, minoré la situation. Et si vous voulez, cette volonté de minorer un petit peu les faits, de minorer une situation, on la retrouve très clairement à travers les propos du recteur lui-même dans le Dauphiné, qui évoque, je cite, une attaque verbale inadmissible. Non, monsieur le recteur, je suis désolé, ce n’est pas une attaque verbale, c’est une menace de mort. Il ne faut pas oublier le contexte. On a un collègue, deuxième collègue qui a été tué en l’espace de 3 ans, troisième même si on compte Agnès Lassalle. On se retrouve dans une situation où les collègues se sentent abandonnés littéralement. Je m’étais entretenu avec des collègues de l’établissement qui me parlaient d’alarmes incendies déclenchées 4 à 5 fois par jour, des tirs de mortiers, des incidents qui n’ont rien à faire dans un établissement scolaire. Voilà, moi, quand je vois un élève de troisième qui dit à un enseignant “je te tue”, je suis désolé, il ne faut pas laisser passer.
MORANDINI LIVE
Mais Maxime Reppert, pour être clair, ils ont peur de quoi, les recteurs, les proviseurs ? On est encore dans le “pas de vague”. Ça fait des années que tout le monde dénonce ce “pas de vague”. On est encore là-dedans ?
SNALC – Maxime REPPERT
Mais bien sûr que nous sommes dans ce “pas de vague”. Quand vous avez des enseignants, des responsables syndicaux comme les nôtres qui ont alerté à plusieurs reprises la direction de l’établissement, qui ont alerté à plusieurs reprises le Rectorat de Strasbourg, quand vous voyez que rien n’est fait, que des collègues ont ce sentiment qu’il y a un véritable climat d’insécurité, un sentiment d’impunité par les élèves, on ne peut pas s’étonner de ce qui se passe dans cette cité scolaire de Kléber. On le trouve encore dans d’autres établissements. Donc, à un moment donné, je pense qu’il faut arrêter simplement de constater ce qui ne va pas, il faut agir. Le SNALC demande véritablement une protection des personnels, demande à ce que l’autorité des personnels de l’Éducation nationale, qu’ils soient enseignants ou non, soit restaurée. Et on ne pourra pas restaurer cette autorité, on ne pourra pas donner un climat serein aux personnels de l’Éducation nationale en continuant de subir ce “pas de vague” qui est absolument scandaleux.
MORANDINI LIVE
Et vous avez raison à 200%, Maxime Reppert, vice-président du SNALC, merci d’avoir été avec nous.