Depuis sa mise en place effective en 2019, le SNALC ne s’était pas intéressé au Service National Universel (SNU). Mais la situation évolue et nécessite qu’aujourd’hui notre syndicat se penche sur cet objet. La rumeur enflait depuis quelques temps : le SNU allait se faire sur temps scolaire et devenir plus ou moins obligatoire.
Au regard des échanges que notre syndicat a eus avec le Ministère, l’entrée du SNU dans les lycées promet d’être encore plus ubuesque qu’annoncé. Les élèves devraient être absents une douzaine de jours. Cela s’intégrerait dans leur cursus et le SNU deviendrait un objet scolaire.
Ainsi, un établissement pourrait se faire labeliser SNU. Les élèves de seconde se portant volontaires – l’obligation n’est pas encore de mise au départ, mais devrait se mettre en place progressivement – partiraient donc, encadrés par des professeurs, eux aussi volontaires. Pour les élèves, cela constituerait un engagement – le terme est de plus en plus à la mode – qui serait inscrit dans leur dossier Parcoursup. Pour les professeurs, cela relèverait du Pacte.
En définitive, notre institution entend encore rogner le temps d’enseignement en seconde ; et ce, alors que les programmes sont lourds et nécessitent un temps long face à des élèves sortant du collège avec un certain nombre de carences, mais également alors que l’orientation, devenue très importante en seconde, requiert aussi un travail de longue haleine.
De même, le SNU, tout comme sa rémunération par le biais du Pacte, risque d’apporter la division en salle des professeurs.
Enfin, le ministère est en train de créer une multitude de nouveaux « engagements » qui entrent dans Parcoursup. Le SNALC dénonce depuis longtemps le glissement des connaissances vers les compétences par notre institution. Mais ce que l’on impose progressivement ici, ce sont les fameuses et fumeuses compétences psychosociales.
Vous l’aurez compris, pour le SNALC, ce SNU généralisé sans être obligatoire, cheval de Troie des soft-skills et du « diviser pour mieux régner », n’a pas sa place dans nos lycées qui doivent rester – ou redevenir – des lieux dédiés au savoir.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1478 du 9 juin 2023