Mise en place de formations pour PE en difficulté professionnelle
Au cours d’une carrière, il peut arriver que l’on se sente en difficulté professionnelle ou que notre IEN nous alerte sur des dysfonctionnements auxquels il faut remédier. Quelles que soient les raisons (pratique professionnelle usée, symptômes de lassitude, difficultés risquant d’engendrer une pathologie, …), des DSDEN commencent à proposer des formations spécifiques pour PE en difficulté. Selon les académies ou les départements, cela peut se décliner sous différentes formes : participation à des cours à l’INSPE, accompagnements ponctuels en classe, suivis par un PEMF, contrats de progrès, formations sur deux ans, etc.
Si le dispositif part d’une bonne intention, il doit néanmoins rester sur la base du volontariat du PE, car pour le SNALC il y a de quoi s’interroger sur les effets et conséquences de l’application de celui-ci. Cette formation et cet accompagnement laissent en poste des PE en souffrance, leur souffrance venant généralement de leur travail. Alors qu’il faudrait sortir des professeurs de la classe pour qu’ils puissent se former dans l’apaisement et être suivis par des psychologues du travail, on va leur demander d’assurer leur classe quotidiennement, avec des séances observées, en suivant en plus des temps de formation qui vont forcément se rajouter à leur charge de travail quotidienne et empiéter sur le mercredi ou les vacances scolaires…
pHARe : une nécessité, mais sur quelle quotité des 108 heures ?
Le programme pHARe a été mis en place pour lutter et prévenir le harcèlement scolaire.
A la rentrée 2023, 100% des écoles devront être intégrées à ce programme.
Cinq personnels ressources par circonscription sont normalement prévus, avec 8 jours de formation sur la « prise en charge des situations de harcèlement via la méthode de la préoccupation partagée (MPP) » et comme il n’est pas possible dans le premier degré d’exclure un élève ou de le changer d’école sans l’accord de ses parents, 3 niveaux d’actions graduels sont mis en place.
Concrètement, chaque PE devra désormais être formé, que ce soit à l’Inspé ou par l’EAFC, à la lutte contre le harcèlement scolaire.
Lorsqu’une école a intégré le programme, elle doit prévoir « la rédaction et la mise en œuvre d’un protocole de prise en charge de situations de harcèlement » et « 10 heures d’apprentissages par an », du CP au CM2, « consacrées à la prévention du harcèlement et au développement de compétences psychosociales des élèves », une plateforme digitale de contenus d’enseignement étant prévue.
Le SNALC déplore qu’une fois de plus les PE doivent se débrouiller seuls, selon les exigences académiques ou de leur IEN, sans que ne soit pris en compte le temps de travail supplémentaire que cela va engendrer, dans des ORS plus que largement dépassées.