Le SNALC a pris connaissance de l’étonnante interview du ministre de l’Éducation nationale dans le journal Le Parisien.
On y apprend que l’ « on perd chaque année 15 millions d’heures non remplacées à cause des absences de courte durée ». La Cour des Comptes — pourtant peu connue pour son aménité envers l’Éducation nationale — chiffrait pourtant cette perte à 2,5 millions pour l’année 2018-2019, dont 500 000 étaient remplacées. Soit beaucoup moins.
Plus fascinant encore, le ministre estime que pour remplacer l’ensemble de ces prétendus 15 millions d’heures, il faudrait qu’environ « un quart des 480 000 professeurs dans le secondaire » signent son fameux pacte. Ces 120 000 courageux enseignants devraient ainsi faire 125 heures de remplacement par an, soit plus de 5 unités de pacte par personne (!), à 24h annuelles l’unité. Ce n’est tout simplement pas prévu dans le projet ministériel, et c’est assurément parfaitement irréalisable sur le terrain.
Rappelons que le ministre avait déjà annoncé en pleine Assemblée nationale que 80 % des Accompagnants d’élèves en Situation de Handicap n’avaient pas le niveau bac, alors que c’est exactement l’inverse. Il n’est pas certain que l’heure et demie de mathématiques en première générale ou l’heure de soutien en sixième prévues à la rentrée prochaine suffisent pour rattraper les lacunes accumulées.
Le SNALC rappelle qu’il demande l’abandon pur et simple du pacte, et le reversement de son enveloppe budgétaire au service d’un rattrapage salarial pluriannuel pour tous.