Il est important de revenir sur le meurtre de notre collègue, tuée le 22 février dernier, afin de rappeler le contexte général dans lequel ce drame s’est déroulé.
Le 22 février 2023, Agnès Lassalle, professeur d’espagnol dans un lycée de Saint Jean-de Luz, a été tuée à l’arme blanche par un élève de 16 ans, en plein cours.
Son décès nous a bouleversés, suscitant tristesse, colère et interrogations.
Même si une enquête est en cours, nous sommes conscients que toutes les mesures prises ne peuvent empêcher un acte isolé comme celui-ci de se produire.
Mais ce drame renvoie à un contexte général (image dégradée du métier) et à des conditions qui ne sont pas nouvelles et que le SNALC dénonce régulièrement :
- Violence et climat scolaire
Bien entendu, tous les personnels ne se font pas agresser au quotidien. Mais il suffit de lire la presse, régulièrement, pour constater, au niveau local comme national, la médiatisation (et/ou augmentation) de faits de violence, à des degrés divers. La violence, physique comme psychologique, n’est pas partout mais peut se produire n’importe où. On peut parler d’une banalisation de la violence en milieu scolaire, phénomène amplifié par la question (épineuse) des réseaux sociaux et du « pas-de-vague ».
- Santé et suivi
La question de la santé psychologique de l’auteur du meurtre s’est posée rapidement. Même si l’enquête apportera un éclairage à ce sujet, il faut néanmoins rappeler les fortes lacunes constatées pour tout ce qui relève de la santé et du suivi, pour les élèves comme pour les collègues : manque de personnels (médecins, infirmières et psychologues scolaires), lourdeur et lenteur administrative, manque d’information et de communication au sein des équipes, question du secret médical souvent mise à mal, politique inclusive inadaptée et inefficace…
D’ailleurs, au lendemain de ce drame, le Ministre Pap Ndiaye a rappelé, de son aveu, l’importance de la santé scolaire.
Le SNALC souhaite comprendre ce qu’il s’est passé le 22 février 2023. Mais, plus encore, en tant que lanceur d’alertes, nous demandons à ce que ces problèmes soulevés puissent être résolus urgemment afin que les collègues ne se sentent plus impuissants et/ou menacés dans leur quotidien.