Face au large consensus parmi les syndicats, le ministre a annoncé le report des épreuves de spécialité en mai 2022. C’est une annonce que le SNALC accueille favorablement. Mais il ne saurait être question d’en rester là.
Annoncées comme devant promouvoir un enseignement de qualité préparant aux contenus et méthodes universitaires, les spécialités prétendent viser une exploration approfondie des disciplines, offrir un espace intellectualisé ambitieux pour que les lycéens puissent développer leurs connaissances.
Le SNALC a toujours été sceptique quant au bien-fondé de certains choix inhérents à ces enseignements.
Les programmes sont, dans l’ensemble, riches, ambitieux. Cela ne saurait déplaire au SNALC qui milite pour un enseignement de qualité. Certains sont lourds cependant et demanderaient des heures en plus dans l’emploi du temps des élèves.
Dans ce contexte, les épreuves en mars mettaient les élèves et les professeurs face à la mission impossible de traiter de manière satisfaisante un programme riche en un temps très contraint. Même l’institution en est consciente, qui a demandé à l’Inspection générale de définir l’exigible avant mars.
Les conditions sanitaires ont pesé, bien évidemment. Mais il faut se demander si, en réalité, elles n’ont pas masqué les failles pourtant béantes du nouveau système. Au final, nous n’avons pas encore vu fonctionner la machine dans des conditions « normales », non dégradées.
Mais cette machine ne peut que mettre de la pression sur les élèves et les personnels par le biais du contrôle continu puis du « tunnel évaluatif » qui aspire les élèves de mars à juin. Le ministère prétendait alléger le stress lié aux épreuves terminales. Il ne fait que le rendre diffus tout au long de l’année, entre course contre la montre et évaluation contrainte et incessante.
Pour le SNALC, il est important que le calendrier du baccalauréat fasse l’objet de nouvelles négociations pour le bien des élèves et pour la qualité de travail des professeurs.
Article publié dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1461 du 28 janvier 2022