La dernière mouture du protocole sanitaire exaspère les syndicats et même des associations de parents d’élèves qui appellent à se joindre à la grève du jeudi 13 janvier.
Maxime Reppert, secrétaire national aux conditions de travail, réagit sur CNEWS.
Journaliste
Nous serons dans un instant avec Maxime Reppert qui est en liaison avec nous. Il est secrétaire national aux conditions de travail pour le le SNALC, le syndicat des personnels de l’Éducation nationale. Pourquoi ? Nous allons parler de ces deux nouveaux protocoles sanitaires mis en place en semaine dans les écoles pour tenter de garder les écoles du pays ouvertes. Il y a près de 10 000 classes fermées, pas loin de 50 000 cas positifs. Parents et profs s’arrachent complètement les cheveux autour de ce qui se passe en ce moment depuis une semaine dans les établissements. La dernière mouture du protocole a mis en colère les syndicats d’enseignants et des associations de parents qui appellent désormais à la grève jeudi prochain le 13 janvier.
Intervention de Jean-Rémi Girard dans un reportage
Le protocole change tous les jours, c’est extrêmement tendu, les directeurs d’écoles deviennent des machines à valider des attestations sur l’honneur perpétuellement. Les parents n’y comprennent plus rien, ils font la queue pendant des heures à la pharmacie, c’est vraiment la folie !
Journaliste
Maxime Reppert, bonjour à vous. Vous êtes secrétaire national aux conditions de travail pour le SNALC, syndicat des personnels de l’Éducation nationale. On voit bien le chaos qu’il y a en ce moment dans les écoles. Néanmoins j’ai envie de vous dire : est-ce que la grève ne va pas rajouter cette semaine de la pagaille à la pagaille ?
Maxime Reppert
La grève c’est simplement pour être entendu. Nous avons l’impression qu’on a un ministre qui n’entend absolument pas ce que les personnels enseignants et non enseignants lui disent. Il y a un problème criant de communication et d’anticipation. Nous avons eu des instructions pour la rentrée la veille au soir dans un article payant ! Je sais que notre ministre aime beaucoup les médias notamment certains médias pour des raisons qui lui sont propres. À un moment donné, il faut se comporter en tant que professionnel et en tant que responsable. Si l’incompétence était un délit, je peux vous dire qu’actuellement il y aurait de quoi condamner notre ministre. Il porte à son paroxysme simplement la notion d’absurdité, on a l’impression vraiment d’être sur une autre planète. On se demande où on va, j’ai envie de vous dire droit dans le mur.
Journaliste
Fermer les écoles pour la première semaine de rentrée en janvier, c’est ce qu’il aurait fallu faire selon vous ?
Maxime Reppert
Notre syndicat est pour le maintien de l’école ouverte. Cependant il y avait d’autres solutions. Nous demandons depuis une année des effectifs réduits au niveau des classes. Comment voulez-vous limiter la circulation d’un virus quand vous vous retrouvez avec des classes à 35, quand vous vous retrouvez avec des problématiques jamais abordées sur le fond avec la cantine ou des internants. Vous ajoutez à ça la diminution des postes de façon très régulière dans le second degré, on se retrouve au bord de l’implosion. Ni plus ni moins.
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Maxime Reppert
Je vous rappelle qu’actuellement, 20 % des écoles, ce sont les chiffres officiels communiqués par le ministère, seulement 20 % des écoles sont dotées de capteurs CO2.
Lorsque j’évoquais la question du nombre d’élèves par classe, je faisais référence à ce 30-35 élèves par classe, je faisais surtout référence au secondaire.
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Maxime Reppert
Je vous entends bien. Monsieur Fenec, effectivement nous n’appelons pas à la grève de gaieté de coeur. Reconnaissez tout de même que depuis plus d’un an nous demandons régulièrement que des mesures soient prises, on demande à être écoutés. Nous ne le sommes pas ! Quelles solutions nous reste-il pour être entendus à la fois dans l’intérêt des élèves mais aussi des personnels ? En d’autres termes, c’est le dernier recours légal que nous avions, c’est celui d’appeler à la grève.
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Maxime Reppert
Juste pour rebondir sur vos propos, en faisant cela, vous défaussez la responsabilité du ministère quant à son incapacité à réagir. Le but n’est pas de culpabiliser les enseignants par rapport à cet appel à la grève.