L’édito du président
Jean-Rémi GIRARD
Edito de la revue Quinzaine universitaire n°1500 du 11 avril 2025
Je suis très heureux et très touché d’être président du SNALC alors que nous fêtons les 120 ans de notre organisation et le 1 500e numéro de notre revue syndicale.
Le SNALC est une aventure unique. Dans un paysage syndical français marqué par une histoire très spécifique et organisé autour de grandes centrales, le SNALC joue la carte de l’indépendance, garantie par l’article 1er de ses statuts. Il ne vit que de vos cotisations. Il est professionnel sans être purement corporatiste. Son unique objet est la défense des conditions matérielles et morales des collègues. C’est sa boussole et sa seule raison d’être.
Le SNALC n’a que faire des on-dit. Il sait que sa position originale — en France, car dans d’autres pays européens, notre conception syndicale est la norme — peut déranger. Il a toujours défendu les humanités, donc il connaît l’air de la calomnie. Il y répond par des actes et des faits. Représentatif, il se prononce dans les instances ministérielles en fonction des textes, et non de la couleur politique des personnes qui les portent. C’est ce qui fait de lui le poil à gratter du ministère, qui ne sait jamais sur quel pied danser. Les politiques n’ont pas de moyens de pression sur lui et leurs grilles de lecture idéologiques tombent presque toujours à côté. Ajoutez à cela que le SNALC intervient très régulièrement dans les grands médias nationaux, qu’il a une capacité de réaction exceptionnelle et qu’il sait expliquer les choses aux citoyens et convaincre : vous comprenez alors sa progression régulière en termes d’adhérents et de voix.
Mais le SNALC n’oublie jamais que l’essentiel pour un syndicat, c’est l’accompagnement humain. Nos équipes nationales comme locales travaillent à votre service, proposent une aide individuelle, un contact direct. Comme nous n’avons peur de personne, nous sommes à même de vous défendre partout.
Je souhaite donc à notre, à votre syndicat encore 120 années de défense des personnels, du système éducatif et de la qualité de l’enseignement. Nous savons dans quel état est l’École aujourd’hui, ballottée de réforme en réforme, de lubie en lubie. On nous demande de résoudre l’ensemble des problèmes de la société dans un cadre budgétaire de sous-investissement. On fait de vous les responsables de tout alors qu’on vous traite de plus en plus comme des exécutants. On vous précarise, on vous fait travailler plus longtemps dans des conditions sans cesse plus dégradées, on vous en demande plus en vous payant moins.
Sans le soutien du SNALC, sans ses combats permanents, nombre d’entre vous auraient déjà tout abandonné, selon les témoignages que nous avons reçus.
Le SNALC continuera d’être à vos côtés pour enrayer la crise de notre système éducatif, mais aussi pour veiller à votre bien-être et à votre santé pendant cette crise. Nous n’avons pas changé d’avis : l’École est une institution indispensable à notre république, et ses personnels sont méritants. Le SNALC était là en 1905 pour le dire. En 2025, il y a plus que jamais besoin du SNALC pour le rappeler à tous.