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Rupture conventionnelle : nous nous sommes tant aimés…

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Exceptionnellement, le SNALC vous propose son courrier du cœur. Cette lettre est la synthèse, hélas, de bien des histoires malheureuses… 
 
 
Éducation Nationale, tu resteras notre plus belle histoire d’amour mais nous ne te reconnaissons plus :
 
Ne rends pas les choses plus difficiles, s’il te plaît. Essayons de sauver les souvenirs des jours heureux, sans nous déchirer. En 2020, nous étions 296 à te dire adieu, puis 1600 en 2021. La première fois, tu n’as accordé de rupture conventionnelle qu’au quart d’entre ceux qui te demandaient de leur rendre leur liberté, et moins encore la seconde.
 
Ce n’est plus le visage de celle que nous aimions.
 
Bien sûr, quand nous écris que tu ne peux pas supporter notre rupture « en raison de la rareté de la ressource » ; nous aimerions encore une fois y croire, encore une fois vibrer, encore une fois nous sentir chers à tes yeux, bien sûr…  
 
Mais tes mots sont usés, les points d’indices gelés, et toi et nous, nous ne sommes plus que les ombres de ces amants magnifiques que nous étions du temps où tu étais exigeante mais juste et généreuse. 
 
Nous avons fini par admettre que tu confonds, hélas, amour et jalousie : tu veux nous posséder mais nous n’aurons jamais plus ton respect.   
 
Et nous voilà ce soir, tu nous demandes de nous justifier, de disséquer notre amour mort, de te convaincre par un projet de départ que tu prétends examiner avant de nous rendre trop rarement des maigres indemnités, hideuses de lésine1, compliquées par les 829 articles du nouveau Code Général des Fonctionnaires du 1er mars 2022. 
 
Nous te le redisons : pourquoi salir tous ces souvenirs ? Nous nous sommes tant aimés ! Pourquoi cette nouvelle humiliation ? Une lettre de motivation avec accusé de réception au DASEN (1er degré) ou au Recteur (2nd degré) puis ces mois d’attente, jusqu’à un entretien, froid et clinique, lourd de menaces, parce que nous voulons te quitter et abandonner les élèves, et enfin notre belle histoire autopsiée par un à quatre de tes inspecteurs ou conseillers RH. 
 
Égoïste et prête à tout pour nous retenir, tu as alors refusé de parler d’argent avec nos adhérents, contrairement au décret du 31.12.2019. 
 
Et l’attente encore, la trop longue attente… Tu ne répondais plus à nos appels, à nos messages. Quand nous t’appelions au travail, tu nous passais ta secrétaire et l’autre secrétaire. Un matin, enfin, nous avons reçu une lettre ; c’était une réponse stéréotypée ne tenant pas compte des particularités de chaque histoire2: la décision définitive de ta commission académique… Et trop souvent notre demande de rupture conventionnelle a été rejetée. 
 
Et là encore, sur quels critères ? La rareté de la ressource ? L’âge de l’agent ? La solidité de son projet professionnel ? Paroles, paroles, paroles… Le SNALC t’a vu accorder la rupture où la refuser aléatoirement. 
 
Il nous a alors fallu attendre un an pour renouveler nos demandes ou finir par s’habituer à tes violences, par croire qu’un jour, tu nous regarderais comme avant, que tu nous respecterais à nouveau. 
 
Et maintenant, qu’allons nous faire, de tout ce temps ? Te demander un recours gracieux, que tu nous refuseras neuf fois sur dix et parfois même à la veille de la rentrée ? Un recours gracieux… mais qu’est-elle devenue ta grâce ? Que tu étais jolie au temps où nous étions fiers de marcher à ton bras, au temps où nous débutions nos carrières avec des salaires dignes, où  nous enseignions de vrais programmes à des élèves encore dénués de cette méfiance que nous ne pouvons décemment plus leur reprocher.
 
Éducation Nationale, tu resteras notre plus belle histoire d’amour, mais le SNALC ne te reconnaît plus.
 
Amoureux déçus de l’Éducation Nationale, prenez un instant pour lire quelques conseils juridiques du SNALC :
 
Une rupture conventionnelle, c’est une confrontation ; bien naïf qui croirait que l’administration ait à cœur de l’aider à s’épanouir hors de sa structure : ne montrez jamais les détails de votre projet lorsqu’on prétendra en évaluer la solidité.
 
Connaître les délais auxquels vous vous êtes engagés, c’est savoir à quel moment vous serez acculés à démissionner et à renoncer ainsi à vos indemnités.
 
Bien plus qu’une opportunité pour les fonctionnaires de l’Éducation Nationale, la rupture conventionnelle, est un moyen dont dispose l’administration pour éviter les arrêts pour longue maladie ou les procédures pour insuffisance professionnelle ; un outil de plus pour casser le modèle du CDI.
 
Aussi scandaleux que ce soit, les indemnités de rupture conventionnelle ne sont pas un droit dans l’administration publique, à la différence du secteur privé. 
 
Abandonner son poste ne revient pas à démissionner : c’est un acte lourd de conséquences qui vous interdirait notamment toute reconversion dans la fonction publique et que le SNALC vous déconseille vivement.
 
 

1- N’espérez pas plus, au mieux, que 16 000 euros…
2- La loi n° 2011-525 du 17 mai 2011 a pourtant imposé que les réponses aux recours administratifs préalables obligatoires (RAPO) soient motivées…


Article paru dans la revue du SNALC, la Quinzaine universitaire n°1476 du 14 avril 2023